Le document prévoit, essentiellement, la création d'une Agence de sûreté et sécurité nucléaires. Doucement mais sûrement. Le développement de la technologie nucléaire en Algérie fait sa mue. Deux rendez-vous d'une importance capitale sont attendus pour les tout prochains jours. Il s'agit, en premier lieu, du protocole d'accord qui sera paraphé le 9 du mois prochain entre l'Algérie et les Etats-Unis en vue d'une coopération efficiente dans le domaine du nucléaire civil. Le second porte sur l'examen «très prochainement» en conseil de gouvernement, de l'avant-projet de loi sur le nucléaire. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Ainsi, force est de constater que le développement du nucléaire algérien n'est plus un tabou. Et l'Algérie s'affranchit de plus en plus dans ce domaine, non sans susciter réactions et commentaires aussi bien sur le plan interne qu'au-delà des frontières du pays. Les efforts consacrés par l'Algérie dans le domaine du nucléaire sont suivis avec attention par beaucoup de ses partenaires tels que la Chine, la Russie, l'Argentine, et les USA pour ne citer que ces pays. S'agissant de l'avant-projet de loi mis sur pied par les services du département de l'énergie et des mines, celui-ci prévoit essentiellement la création d'une Agence de sûreté et sécurité nucléaires. Cette institution «sera puissante et autonome et disposera des moyens financiers nécessaires à l'application du programme nucléaire civil» a affirmé hier le ministre Khelil. Il fera savoir, également, que l'agence sera indépendante de l'entité chargée de la recherche dans le domaine du nucléaire. Quant aux missions qui lui seront assignées, celles-ci se rapportent à la définition des modalités d'obtention des permis de création de centrales nucléaires et aussi de veiller sur l'application des normes en la matière. Il est certain que les grands axes de l'avant-projet de loi sur le nucléaire s'inspirent dans leur majorité, des recommandations du séminaire tenu en janvier dernier à Alger, et traitant justement de le sûreté et de la sécurité du nucléaire. Lors de cette manifestation, les membres du Commissariat de l'énergie atomique (Comena), les cadres de la tutelle de l'énergie et des mines ainsi que les experts de l'Agence internationale Aiea, ont débattu des enjeux et défis posés par ces aspects de sûreté et de sécurité, indissociables de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Il était question de mettre au point des moyens de défense efficaces pour protéger les personnes, la société et l'environnement des effets des rayonnements ionisants, de prévenir les accidents et d'atténuer leurs conséquences radiologiques. Hier, et lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III, le ministre de l'Energie et des Mines a mis l'accent, par ailleurs, sur le fait que La coopération algéro-américaine, dans le domaine nucléaire, n'est pas «spéciale» car l'Algérie entend poursuivre sa collaboration en la matière avec ses anciens partenaires (la Chine et la Russie) et envisage même de l'étendre à d'autres pays, tel que l' Egypte et l'Afrique du Sud. Selon M.Khelil, l'accord prévu pour le 9 juin sera signé, du côté des Etats-Unis, par le représentant du département américain de l'Energie, et du côté algérien, par un représentant du ministère de l'Energie et des Mines. Chakib Khelil s'est gardé de révéler le montant alloué par l'Etat algérien au développement de l'énergie nucléaire.