A peine quelques heures après leur évasion de la maison d'arrêt de Bouzaroura (El Bouni, Annaba) où il étaient reclus, deux des quatre prisonniers, en fuite, ont été retrouvés et neutralisés dans la journée de vendredi par les services de sécurité. Ces deux évadés ont été interceptés par la gendarmerie du groupement de Berahal à l'issue d'une embuscade tendue à Oued Ziad, une localité limitrophe d'El Bouni. Ils ont été appréhendés dans l'appartement de la tante paternelle d'un des deux autres prisonniers qui a dû prendre la poudre d'escampette à la vue des gendarmes. Les recherches se poursuivent toujours concernant ce dernier. Ces quatre évadés, tous des mineurs et condamnés à de lourdes peines dont 20 ans de réclusion criminelle pour l'un d'entre eux, ont réussi à tromper la vigilance des gardiens et prendre la poudre d'escampette, et ce, en plein jour (14h, jeudi dernier). Selon nos sources, parmi eux se trouve l'auteur du crime de la cité des Hongrois – il a assassiné, il y a quelques mois, à l'arme blanche une jeune universitaire qu'il voulait épouser malgré son opposition et celle de sa famille. Il faut dire que la manière avec laquelle ils ont agi laisse croire que l'opération était minutieusement préparée depuis plusieurs jours, voire des mois avant sa mise à exécution, précisent des sources sûres. En effet, profitant de moments d'inattention, jeûne et canicule aidant, des surveillants très peu nombreux, les fugitifs, qui étaient dans la cour, se sont discrètement séparés un à un de leurs camarades. Ils étaient tous occupés à laver leurs draps et couvertures d'hiver sur instruction du premier responsable de l'établissement pénitentiaire. Une fois en retrait, agiles et audacieux, les quatre fugitifs ont réussi à escalader le mur d'enceinte à l'aide de leurs draps trempés.
Arrivés sur la terrasse, précisent nos sources, ils ont utilisé un portail en acier (abandonné sur la terrasse) comme passerelle pour atteindre la guérite de surveillance qui était vide et sauter pieds joints dehors où une voiture les attendait, ajoutent nos sources. Ce n'est qu'après que tous les détenus eurent regagné leurs cellules que l'on se rendra compte de leur évasion, et à ce moment-là, c'est le véritable branle-bas de combat. D'importants dispositifs de sécurité ont aussitôt été déployés par les services concernés à travers les localités limitrophes, non sans la mise en place de barrages au niveau de toutes les sorties de la ville de Annaba. Une commission d'enquête a été dépêchée sur place, le jour même de l'évasion spectaculaire, par l'administration pénitentiaire en plus de l'enquête judiciaire. Notons que la maison d'arrêt de Bouzaroura est connue pour l'instabilité qui règne à son sommet, considérant les changements de directeur qui y sont à chaque fois opérés. Pour preuve, de 2004 à 2010, trois directeurs se sont succédé à la tête de l'établissement. Le dernier en date est arrivé il y a à peine quelques semaines, il était en poste à Azzaba (wilaya de Skikda). Et Annaba n'est pas Azzaba, relèvent nos sources.