D'un bourg à l'indépendance, Berrahal s'est érigée à partir des années 1980, en une véritable ville satellite de la métropole Annaba à la faveur de multiples projets d'investissement dans les secteurs de l'immobilier et de l'industrie. Traversée par la RN44 qui fait d'elle un carrefour reliant Annaba à Constantine et Skikda, Berrahal ne parvient pas aujourd'hui à gérer comme il se doit ses nouvelles exigences générées par les mutations du développement qu'elle a enregistrées. Ain Mokra, qui a une double vocation agricole et industrielle, continue de vivre dans l'insalubrité. Ses localités périphériques accusent, elles aussi, des insuffisances criardes en matière d'hygiène. Odeurs nauséabondes, gadoue, saleté, ordures ménagères et industrielles y sont maîtresses des lieux et sources de prolifération de rongeurs et de moustiques. La saleté du milieu est non seulement le résultat de l'insuffisance de nettoiement de la part des équipes des services techniques communaux mais aussi et surtout de l'absence de civisme chez certains habitants. Des fuites d'eau potable sont signalées depuis plusieurs mois dans la plupart des quartiers. «Ainsi, l'on déplore la perte, au quotidien, de centaines de mètres cubes d'eau qui se déversent dans la nature à chaque fois que les foyers sont approvisionnés en eau potable à cause de la défectuosité des conduites d'eau», rapportent les habitants. Par ailleurs, devant le danger et la nuisance sonore que génèrent des centaines de camions de gros tonnage et autres engins lourds (bulldozers, Clark…), qui passent quotidiennement par le quartier 130 logements, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer ou à quelle porte frapper pour dénoncer cette situation.
«La vie est devenue insupportable dans la commune de Berrahal qui souffre des nuisances sonores, des fuites d'eau potable et de l'insalubrité», déplorent les riverains. Berrahal est en butte également à un chômage endémique à cause de l'absence d'investissement productif et des difficultés des entreprises à s'adapter au contexte économique, d'où la récession du marché de l'emploi. Les entreprises privées se trouvant dans la zone industrielle n'ont pas les capacités à contribuer à la résorption du chômage et à recruter des jeunes de la commune. Salim, un jeune chômeur, nous dit: « les entreprises privées dont les patrons sont originaires de Annaba préfèrent recruter les jeunes de leur commune, faisant ainsi dans la discrimination pure et simple». S'agissant du volet culture, loisirs et distractions, la salle de sport Rédha Houhou, la bibliothèque communale ainsi que d'autres infrastructures sportives implantées ici et la à travers le territoire de la commune, demeurent insuffisants pour répondre aux multiples attentes des jeunes. Ainsi et dans le but d'aider au développement de la commune de Berrahal, la wilaya vient de lui octroyer une enveloppe de 15 MDA (millions), dégagée sur son budget complémentaire de 2010. Ce montant va servir au financement de cinq projets, qui concernent l'aménagement d'un rond-point, la réfection des réseaux d'éclairage publique des localités de Bordj Kafala, Tacha et Haï El Khoualad, ainsi que l'aménagement de la maison de jeunes de Aïn Chouga et l'acquisition d'un bus de transport scolaire.