George Morin, cheville ouvrière du rapprochement de Constantine sa ville natale avec Grenoble, dont il est conseiller municipal d'une commune de son agglomération (Hyères), souligne qu'il n'y a pratiquement plus de mois, voire de semaine, sans que des échanges se produisent dans un sens ou dans l'autre. « On n'arrive plus à les suivre », dit-il sur le ton d'une boutade. Dans quelques jours, il accompagnera le chef du service chirurgie de l'hôpital Michalon de Grenoble à Constantine. Il relève que la ville de Grenoble a aidé Constantine à l'informatisation de l'état-civil, à la cartographie et à l'étude du plan de circulation. Deux projets sont en cours : l'installation d'un tramway reliant Constantine à Aïn El Bey sur un tracé de 18 km et l'installation d'un téléphérique sur le modèle de celui de Grenoble, reliant El Kantara au CHU de Constantine. Une importante coopération de formation d'animateurs culturels et de techniciens a été mise en œuvre. 25 jeunes grenoblois travaillent pour monter avec 25 jeunes constantinois une pièce de théâtre qui sera jouée dans les deux villes. Chaque année, des échanges de jeunes sont organisés. Pour éviter toute interférence ou intervention, la ville de Constantine a choisi d'envoyer, chaque mois de juillet, les 15 premiers à l'examen du BEF. L'autre secteur de coopération, outre les services publics et la jeunesse, c'est le milieu associatif et culturel. Des liens permanents sont entretenus entre les associations, les musiciens, les comédiens, les cinémathèques des deux villes... La ville de Grenoble a contribué à la rénovation du théâtre municipal de Constantine et à la formation de techniciens de son et de lumière, il n'y en avait plus à Constantine. L'Ecole des beaux-arts de Constantine a été jumelée avec celle de Grenoble. Les universités, jumelées il y a 30 ans, sont réactivées. La coopération entre Constantine et Grenoble a été érigée en modèle par le président Jacques Chirac lors de sa visite en Algérie en mars 2003. Constantine - Grenoble c'est « la conjonction de la volonté de deux maires et d'un wali qui croient en la coopération décentralisée et qui mettent les moyens pour la réaliser. »