Intensifier les relations déjà privilégiées avec le secteur industriel et diversifier les formules de partenariat avec l'étranger sont les deux vecteurs dont on se soucie actuellement », nous confiera Mounir Berrah, directeur de l'Ecole nationale polytechnique (ENP). Une école qui, depuis1962, a formé plus de 7800 ingénieurs, 500 magistères et 40 docteurs avec profil professionnalisant. « Il faut savoir qu'elle a été accompagnée, sur le plan pédagogique, par les programmes de l'Unesco », précisera M. Berrah. Au mois de juin dernier, l'ENP a été invitée par Schlumberger, leader mondial dans les prestations en services pétroliers, à adhérer au programme « Ambassador school ». Il s'agit d'arrêter un plan d'actions qui est axé sur le choix des sujets de fin d'études, les créneaux de séjour à Schlumberger, les thèmes de recherche et les autres formes d'assistance. Pour le directeur de « Polytech » (appellation vulgarisée de l'ENP), « c'est, en fait, une reconnaissance pour le rang qu'occupe cet établissement dans la formation des ingénieurs, lesquels sont polyvalents dans leur spécialité ». Membre du réseau méditerranéen des écoles des ingénieurs, participant au projet Tempus, entretenant une coopération soutenue avec des établissements européens notamment français, l'ENP fait fonctionner à son niveau 12 laboratoires de recherche. C'est pourquoi, précisera son directeur, « le partenariat nous permettra à la longue de signer des accords de jumelage avec d'autres écoles, d'obtenir la consécration des diplômes doubles et aussi de densifier les échanges d'enseignants ». Par ailleurs, cette école travaille en étroite collaboration avec l'association des diplômés de l'ENP dont certains membres sont actuellement à la tête d'entreprises. Selon M. Berrah, « cette démarche nous permet de créer des passerelles entre l'ENP et le secteur utilisateur dans la mesure où les nouveaux diplômés reçoivent des offres de travail intéressantes dans des spécialités qu'ils maîtrisent déjà ». Mais pour cela, il faut auparavant obtenir le diplôme d'ingénieur d'Etat qui se déroule en deux cycles. Le premier passe par deux années préparatoires aux sciences de l'ingénieur, suivi, pour le second cycle, de trois années de spécialité. Quand on sait que « l'ENP est convoitée à l'instar des autres grandes écoles du pays, les seules valeurs qui priment sont celles du mérite », tiendra à souligner M. Berrah. On comprend alors que l'admission s'effectue à partir d'un classement établi sur la base de la moyenne générale des notes des matières des mathématiques et physique obtenues au baccalauréat. Pour les conditions de préinscription à l'ENP, il faut le baccalauréat de l'année en cours dans la série sciences exactes ou technologie (génie civil, génie mécanique et génie électrique) avec une moyenne générale au bac de 11/20. Mais c'est possible aussi pour la série sciences de la nature et de la vie avec, cependant, une moyenne générale au bac de 12/20. Lui-même sorti de cette école avec des études poussées aux Etats-Unis, Mounir Berrah est à la tête de l'ENP depuis 1997. Suffisamment de temps pour déclarer avec fierté que « les étudiants viennent de tous les coins du pays et appartiennent à toutes les catégories sociales ».