Pour dénoncer leur exclusion des listes des bénéficiaires de l'allocation scolaire de 2 000 DA, des citoyens venus des communes d'El Mayenne, de Belaas, de Tiberkanine et d'El Attaf ont observé, hier, un mouvement de protestation pacifique au siège de la commune d'El Attaf (Aïn Defla). Après avoir organisé un sit-in devant le siège de la daïra, ils ont bloqué le tronçon de la route nationale Alger-Oran, qui traverse la ville. Depuis 9h, ils ont occupé la route et placé divers obstacles sur la voie très fréquentée. Il réclamaient la présence du wali de Aïn Defla pour lui exposer de vive voix leurs revendications et exiger toute la lumière sur les « dépassements constatés dans la mise en œuvre de ce dispositif qui est destiné aux enfants démunis ». La circulation a dû être déviée sur des passages contournant le centre-ville, non sans difficultés pour les usagers de cet axe routier. Les manifestants rencontrés sur les lieux, parmi lesquels des personnes âgées et des enfants, ne cachaient pas leur colère devant le silence observé à ce propos par les responsables locaux. Les 2 000 DA représentent pour eux une bouffée d'oxygène pour faire face, un tant soit peu, aux besoins générés par la rentrée scolaire et sociale auxquels il faut ajouter les dépenses occasionnées par le mois de Ramadhan. « J'ai cinq enfants, mais seuls deux d'entre eux ont été retenus par la commission de daïra. J'ai beau justifier ma qualité de chômeur sans ressources, rien n'a été fait pour me rétablir dans mes droits », nous dira un père de famille. D'autres citoyens abondent dans le même sens affirmant être dans la même situation que ce dernier. D'autres disent ne pas comprendre les raisons qui ont poussé les services concernés à exclure leurs enfants scolarisés des listes des bénéficiaires. « J'ai produit un dossier complet pour prétendre légalement à cette allocation, mais aucun de mes enfants n'a été retenu par les commissions en charge du dossier. Toutes mes réclamations sont demeurées sans réponses. » Là aussi, on signale plusieurs cas similaires qui ont été carrément classés par les mêmes services pour des raisons que l'on ignore toujours. Nous avons tenté d'en savoir plus sur le sujet, malheureusement aucun responsable n'était présent au siège de la daïra. Un fonctionnaire qui a bien voulu garder l'anonymat affirme que l'opération obéit au système des quotas arrêtés dans ce sens par les pouvoirs publics qui sont, d'après lui, très en deçà de la demande exprimée en la matière. « La région compte beaucoup de démunis, mais les fonds accordés pour l'octroi de l'allocation scolaire aux parents d'élèves nécessiteux demeurent très insuffisants », indique-t-il. Jusqu'à 14h, la route était toujours coupée à la circulation et les tentatives d'engager le dialogue avec les manifestants sont demeurées vaines. Au dernières nouvelles, nous apprenons que des émeutes ont éclaté, en fin d'après-midi, au siège de la commune, causant des dégâts matériels importants à des édifices publics, dont des banques, des écoles, et le siège de la daïra. Plusieurs arrestations ont été opérées dans les rangs des manifestatants suite à l' intervention des brigades antiémeutes de la gendarmerie et de la police.