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Le secteur des transports a encore besoin de plus d'opérateurs Le transport par rail n'est plus à la portée de la population suite à l'augmentation des prix
Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Les moyens de transport sont importants dans la vie quotidienne de la population, ils lui assurent un déplacement rapide et dans de meilleures conditions. Son efficacité est apparente également dans le développement du secteur industriel et particulièrement dans le commerce. Aujourd'hui, il est plus que nécessaire d'avoir un secteur de transport performant pour entreprendre toute action visant le développement d'un territoire bien déterminé. Conscients de l'utilité de ce secteur, les décideurs à plusieurs niveaux de la hiérarchie de l'Etat ont tracé des programmes visant son développement. La modernisation des réseaux routiers, ferroviaires et la réalisation de nombreux projets importants tels que l'autoroute Est-Ouest, les différentes rocades ainsi que la mise en service de l'autorail témoignent de cette volonté engagée pour propulser le secteur du transport. Si ces dispositions concernent le niveau national, au niveau local chaque région a suivi cette politique afin de rendre plus performant le transport. La wilaya de Aïn Defla, qui dispose d'un emplacement stratégique dans la partie centre du pays, a vu, ces dernières années, une amélioration de son secteur des transports et ce, depuis que des infrastructures de base y ont vu le jour. L'autoroute Est-Ouest qui traverse le territoire de cette wilaya sur 104 km permet désormais une accessibilité rapide à l'ensemble des endroits, y compris les zones d'activité, marchés de gros et autres lieux, même hors wilaya. Le transport de voyageurs par route, mode préféré de la population L'augmentation du nombre de moyens de transport a joué un rôle important dans la mobilité des citoyens. Les dispositifs de soutien à l'emploi ont eu un effet positif sur le développement de ce secteur. Une lecture des chiffres nous montre que le transport des voyageurs dispose de 1 537 opérateurs, dont 361 publics. Ces derniers exploitent 287 lignes à l'intérieur et à l'extérieur de la wilaya. 1 699 véhicules, dont 82 publics, sont exploités, ce qui offre 33 013 places, dont 2 560 publiques. Selon les mêmes chiffres figurant dans la monographie de la wilaya éditée début 2009, la wilaya compte 1 266 licences de taxi, dont 709 exploitées, lesquelles offrent 3 795 sièges. Le transport par rail a aussi sa place dans cette wilaya d'autant que 8 trains circulent dans les deux sens à travers un réseau de rails long de 92 km. Disposant de 8 gares ferroviaires localisées à Aïn Defla, Khemis Miliana, El Attaf, Boumedfaa, Aïn Torki, Hoceinia, Arib et Rouina, cette wilaya les exploite dans le transport de voyageurs et de marchandises. D'après lesmêmes statistiques, 1 157 wagons sont utilisés pour transporter plus de 70 000 tonnes. Par ailleurs, une lecture de la répartition des opérateurs de transport de voyageurs montre que certaines communes observent un déficit ; la commune de Belaas située dans la partie sud de la wilaya ne compte aucun opérateur sur son territoire, Bethia et El Maine comptent respectivement 4 et 5 opérateurs, un nombre très insuffisant pour répondre aux besoins de leur population en matière de déplacement. La ville d'El Attaf compte 201 opérateurs soit le plus grand à travers toutes les communes de cette wilaya. Ces derniers offrent 215 véhicules et assurent 4 086 places. Située dans la zone frontalière avec la wilaya de Chlef, El Attaf, grâce à ses opérateurs, assure la liaison avec plusieurs endroits, d'autant que 43 lignes sont exploitées. En 2ème position vient la ville de Aïn Defla avec 163 opérateurs privés exploitant 168 véhicules, lesquels offrent 3 379 places à travers les 34 lignes opérationnelles. La ville de Khemis Miliana, très peuplée et localisée dans une zone d'intersection grâce à son réseau routier qui la relie à Médéa, Tissemsilt, Tiaret et Alger, compte, quant à elle, 134 opérateurs exploitant 162 moyens de transport, lesquels offrent 3 788 places à travers les 28 lignes en activité. La commune de Bourached, très proche du chef-lieu de la wilaya, dispose de 75 opérateurs activant dans le secteur du transport sur son vaste territoire. Très proche d'elle se situe la commune de Djelida, comptant 70 opérateurs. Ces derniers n'arrivent pas à répondre aux besoins d'une population éparse. Par ailleurs, sur les 1 617 véhicules de transport, 624 ont moins de 5 ans, ce qui veut dire que plus de 50% de ces véhicules sont âgés et peuvent représenter un danger pour la vie des voyageurs. L'état de leurs moteurs influe, entre autres, sur l'environnement. Selon les mêmes sources, les communes de Oued Djemaa, Bathia, Bir Ouled Khelifa, Tarek Ibn Ziad, Bordj Emir Khaled ne comptent pas de moyens de transport récents puisqu'il n'existe aucun véhicule de transport ayant moins de 5 ans. Dans ce même volet, celui du transport des voyageurs, cette wilaya compte 36 opérateurs publics à travers les 36 communes disposant de 82 véhicules, lesquels offrent 2 560 places réparties sur les 29 lignes exploitées. Les opérateurs privés en renfort pour le transport de marchandises Le transport de marchandises joue également un rôle important dans cette wilaya qui compte d'énormes capacités suite aux dispositifs ayant facilité l'investissement dans ce créneau porteur. 4 192 opérateurs, dont 68 seulement publics, sont opérationnels sur l'ensemble du territoire de cette wilaya de l'intérieur du pays. Ces opérateurs arrivent à transporter 33 016 tonnes de marchandises à travers les 5 636 moyens de transport. La part du privé est importante dans le transport de marchandises d'autant que 4 124 opérateurs privés transportent plus de 29 976 tonnes. Concernant la répartition des opérateurs par commune, celle de Khemis Miliana vient en première position avec 585 opérateurs, dont 12 publics, la commune de Djelida avec ses 470 opérateurs dans le transport de marchandises, dont 1 public, occupe la 2ème place parmi les 36 communes que compte cette wilaya. Dans ce même chapitre, 7 communes ne comptent pas d'opérateurs publics de transport de marchandises ; il s'agit des communes de Oued Djemaa, Hoceinia, Djemaa Ouled Cheikh, Hassania, Bourached, Bordj Emir Khaled, Ben Allel, Belaas et Aïn Torki, des communes situées loin de la RN4 et proches des chaînes montagneuses au nord et au sud de cette wilaya. Pour ce qui est du transport par taxi, cette wilaya compte 709 licences exploitées parmi les 1 266 distribuées. La ville de Khemis Miliana compte le plus grand nombre de taxis par rapport au reste des communes de cette wilaya, soit 210 taxis en service. Le chef-lieu de la wilaya, quant à lui, vient en 2ème position avec 100 taxis opérationnels ; la ville de Miliana occupe la 3ème place avec 98 taxis. 13 communes ne comptent aucun taxi en activité sur leur territoire et ce, en dépit de la distribution de licences ; il s'agit des communes de Aïn Soltane, Oued Djemaa, Belaas, El Hassania, Bethia, Birbouche, El Maine, Zeddine, Rouina, Tiberkanine, Mekhatria, Djemaa Ouled Cheikh et Bourached. Cette situation est due en particulier à l'emplacement de ces communes et au mode de vie de leur population, laquelle ne se déplace pas beaucoup et préfère le transport collectif. Les taxis se retrouvent sans clients, ce qui a poussé nombre d'entre eux à cesser leur activité. En outre et pour bien contrôler le secteur du transport, les services concernés ont signalé 3 261 infractions lors du contrôle de 2 624 moyens de transport. En somme, le secteur du transport a enregistré un développement ces dernières années, cependant, il reste beaucoup à faire afin qu'il joue pleinement son rôle pour le déplacement de la population et le transport de marchandises. Le manque d'aménagement et de réhabilitation des gares routières est visible dans certaines communes où des commodités nécessaires pour les voyageurs ne sont pas disponibles. La réalisation d'un plan de transport dans les communes de cette wilaya s'avère nécessaire pour donner plus d'efficacité sur le terrain et ce, en désignant des arrêts selon les besoins de la population et en assurant une fluidité dans le trafic, une fluidité permettant de gagner du temps. Le transport urbain opérationnel à l'intérieur des communes depuis un certain temps a permis à de nombreux citoyens d'en profiter ; le chef-lieu de la wilaya a bénéficié de ces moyens de transport. Cependant, il semble que le nombre des fréquences de rotation ne répond pas aux besoins de la population, ce qui pousse de nombreuses personnes à attendre longtemps dans les arrêts pour prendre le bus. Seule l'augmentation du nombre de véhicules peut remédier à cette situation. Les gares de transport ferroviaire souffrent d'un manque d'opérations de réhabilitation, celle du chef-lieu de la wilaya semble dégradée. Au premier coup d'œil, le voyageur aperçoit des anomalies dans les murs à cause du manque d'embellissement. Dans ce même cadre, le nombre de voyageurs par rail a diminué à cause de l'augmentation des prix, laquelle est passée presque au double pour le trajet Aïn Defla-Alger par autorail, ce qui veut dire qu'effectuer une distance de 145 km coûte 390 DA alors que par bus le même trajet revient à 150 DA. Une comparaison entre deux modes de déplacement nous montre qu'un aller-retour Aïn Defla-Alger par véhicule personnel coûte entre 450 et 500 DA de carburant essence et beaucoup moins en diesel ; en revanche, la même distance par train revient en aller-retour à 780 DA. Cette augmentation des prix n'encourage pas le transport par rail, pourtant moins polluant. D'ailleurs, il contribue énormément et indirectement à la réduction des accidents de la circulation puisqu'il peut encourager des automobilistes à prendre le train à la place de leur véhicule. Selon des spécialistes, il est aujourd'hui nécessaire que l'Etat soutienne financièrement le transport par rail pour que les prix de toutes les destinations soient à la portée de l'ensemble de la population.