À l'approche de la rentrée scolaire, ils sont des milliers de citoyens, notamment les parents d'élèves, à se préparer déjà pour livrer la bataille de la constitution de dossiers administratifs pour leurs enfants scolarisés. Pour cela et aux premières heures de l'ouverture des bureaux de la mairie, ils n'ont d‘autre choix que de s'agglutiner autour des guichets pour le retrait de pièces d'état civil exigées par les chefs d'établissement scolaires. «Si je ne retire pas ces documents aujourd'hui les chaînes seront encore plus longues et plus pénibles dans les prochaines semaines», confie un citoyen désabusé par le spectacle répétitif de chaque année. D'autres citoyens sont présents aussi pour solliciter d'autres documents ou pièces à faire légaliser ; mais le phénomène de la bureaucratie, dénoncé depuis longtemps, est toujours persistant. Néanmoins, quelques citoyens avisés se souviennent, pourtant, du temps où un chef d'établissement scolaire signait une fiche d'état civil à sa disposition sur présentation du livret familial en vertu de l'ordonnance 70-20 du 19 février 1970 portant code de l'Etat civil. «La non- application de celle-ci constitue la source de l'anarchie qui règne au niveau des guichets communaux. Pourquoi les dispositions de cette ordonnance ont-elles été perdues de vue alors qu'elle n'a pas été jusqu'ici abrogée?» s'interroge-t-on. Pourtant, ces dispositions sont claires : La fiche d'Etat civil n'est pas seulement délivrée par les mairies, mais par tout organisme, administration, entreprise ou caisse (article 124 du code de l'état civil). Et c'est l'organisme qui devient certificateur sur présentation du livret familial. Ainsi, un directeur d‘école est habilité par la loi à établir et à signer une fiche individuelle d'état civil et épargner, ainsi, aux parents d'élèves cette souffrance que représentent ces interminables queues devant des guichetiers eux aussi épuisés aux premières heures de l'ouverture des bureaux de la mairie.