L'histoire de l'Andalousie arabo-musulmane est au cœur des débats du programme des veillées du Ramadhan élaboré par l'institut Cervantès, où conférences, expositions, ateliers et projections de films documentaires ont été inaugurés en cette deuxième moitié du mois de jeûne. Aussi, de nombreux invités ont pu assister, durant la soirée de samedi, à une première série sur ce thème, produite et diffusée par la chaîne espagnole Canal Sur et marocaine 2M et El-Legado andalusi (l'héritage andalou), la réalisation étant confiée à Fransisco Lopez. Quatre grands thèmes sont consacrés pour faire revivre aux spectateurs l'histoire, l'architecture et l'urbanisme, l'art et le quotidien en Andalousie. Ouvrant les débats, le directeur de l'Institut a notamment expliqué que «l'Espagne d'aujourd'hui est l'héritière de la civilisation arabo-musulmane d'Andalousie et que ces films en version originale, qui sont sous-titrés en français, sont diffusés pour la première fois en Algérie». La première partie de cette série est consacrée à l'origine d'Al Andalus (570-711) avec en avant une rétrospective sur l'avènement de l'Islam et sa propagation, de l'Indus à l'Atlantique, l'Emirat d'Al-Andalus (711-929), le califat ummeyade de Cordoue (929-1031) et, enfin, les Taïfas et l'empire arabo-musulman. Ce sont les merveilles de ces palais, comme celui de Grenade – qui accueille chaque année deux millions de visiteurs, une source de revenus pour le tourisme espagnol et ce millier de postes de travail créé dans cette région de l'Andalousie – que l'assistance a découvertes au cours de cette rencontre. L'architecture éblouissante et baroque de la dynastie nasride, les fontaines, les jets d'eau et les magnifiques jardins de ce dernier royaume de Boabdil, quand ce prince fut assiégé par les soldats de la «Reconquista» d'Isabelle la Catholique en 1491, conservent de nos jours la même splendeur. Avec émerveillement, le spectateur voit défiler ces images où il apprend que les souffleurs de verre de certaines régions d'Andalousie utilisent actuellement encore les mêmes techniques de fabrication du verre mises au point par des chimistes andalous. Le commentaire est sans appel : les cours européennes ne connaissaient pas encore l'usage du verre à cette époque. C'est Ziriab, musicien dans la cour des princes et créateur hors pair, qui a mis à la mode les vêtements de soie, la broderie de fil d'or, les services en cristal et d'autres nouveautés comme l'art culinaire et la pâtisserie fine qui vont émerveiller les seigneurs, rois et reines des pays d'Europe. Les découvertes des savants, des astronomes, comme El-Battani, le mathématicien El-Maqqari, la numérisation des chiffres, le zéro et l'infini, vont ouvrir grandes les portes aux découvertes industrielles. La médecine va aussi faire de grands pas grâce à Ibn Sina (Avicenne). Ces documentaires de trente minutes chacun évoquent également l'âge d'or de la civilisation arabo-musulmane d'Andalousie à la faveur de travaux d'autres éminents inventeurs qui ont mis au point l'astrolabe pour déterminer les latitudes, le sextant pour la navigation maritime, la boussole, l'émail et les techniques des couleurs pour teindre les tissus et les matériaux de décoration des palais après avoir révolutionné le système hydraulique aussi bien pour développer la production agricole que pour agrémenter les pièces d'eau dans les palais et les vastes demeures des seigneurs. Ces séances de projections de documentaires consacrées à l'Andalousie vont se poursuivre jusqu'au 31 août. Le 1er Septembre est programmée une conférence sur les «Affinités et différences entre la musique andalouse et le flamenco».