S'inspirant de la géographie mutuelle dans toute sa dimension culturelle, chacune des artistes porte son regard et ses sensations sur le pays de l'autre. Tlemcen De notre bureau La semaine culturelle espagnole à Tlemcen a débuté avant-hier dans les murs du nouveau palais de la culture, une quasi-copie de l'Alhambra, en présence du Consul général d'Espagne à Oran, José Manuel Rodriguez Martinez et en l'absence remarqué du wali de Tlemcen, encore une fois. Le bal a été donné par deux artistes peintres, l'une Espagnole Margarida Riera et l'autre, une Algérienne Djahida Houadef, dans une exposition intitulé «Geoart de l'autre» En fait, c'est une expérience aux regards croisés. En s'inspirant de la géographie mutuelle dans toute sa dimension culturelle, chacune des artistes porte son regard et ses sensations sur le pays de l'autre. Une juxtaposition des sentiments, si l'on ose dire. Dans un bref entretien qui nous a été accordé avant l'inauguration, Mme Riera dira passionnément : «Chacune de nous deux devait interpréter les réalités du pays de l'autre. C'est une démonstration que l'art n'a pas de frontières. Et l'art et la culture rapprochent les peuples» L'avantage de Margarida, comme elle l'avouera, est d'avoir séjourné à Alger pendant quatre ans. Et ce n'est pas étonnant si elle peint les ruelles de La Casbah et les Touaregs sans peine et avec une dextérité impressionnante. Legs Arabo-Andalou A l'inverse, Djahida Houadef dont le souci sont les couleurs et les formes, s'est empreinte du pays de Don Quichotte pour peindre l'Espagne avec une regard d'Algérienne. Impressionné, le Consul général d'Espagne à Oran s'est dit : «L'Espagne a répondu présent à l'appel de cet événement pour montrer sa fierté pour son passé commun avec le monde arabo musulman, l'Algérie, montrer l'image d'un pays ouvert et accueillant, fier de son héritage. Nous avons voulu présenter toutes les facettes de la culture espagnole au contact du monde arabo musulman et l'amitié entre nos deux pays…» Dans la soirée, le nombreux public a eu le plaisir de voir le premier chapitre de la série documentaire sur l'histoire d'Al Andalous, réalisée par la Fondation El Legado Andalusi ayant pour siège la ville de Grenade. Une fondation du gouvernement autonome de l'Andalousie qui a pour but de récupérer, diffuser et mettre en valeur l'héritage d'Al Andalous, qui fait partie de l'identité culturelle espagnole et méditerranéenne. Le premier chapitre d'une durée de 116 minutes met en exergue l'origine d'Al Andalous (570-711), l'Emirat d'Al Andalous (929-1031) et Les Taïfas de l'empire Almoravide (1031- 1147) Mais, le clou de la soirée a été peut-être le concert de guitare de Paola Requéna. Une virtuose qui a remporté d'importants prix, lors de nombreux concours internationaux. Paola, en parfaite méditerranéenne, a exécuté des morceaux avec brio qui ne pouvaient laisser statiques l'assistance composée de familles ensorcelées par une musique entraînante. En attendant le spectacle Flamenco de Casa patas, aujourd'hui et d'autres découvertes, Don quichotte continuera de hanter les ruelles et les places de Sidi Boumediène…