Dès qu'un chauffeur tente de se garer dans un endroit libre, des jeunes surgissent, munis de gourdins pour dissuader les récalcitrants et afin de réclamer un dû nullement mérité. C'est le ras-le-bol des automobilistes à Médéa qui partagent au quotidien les rues et les artères du centre-ville avec les piétons pour se frayer sans incident un chemin de passage. Aujourd'hui, circuler facilement ou se garer sans tracasserie fait partie d'un passé lointain au niveau de la capitale du Titteri. Le plan de la circulation en vigueur est largement dépassé. L'étude d'un autre plus approprié tarde à venir pour répondre à l'accroissement démographique galopant de la population et la multiplication du parc automobile. Aussi, cette situation s'est aggravée par l'anarchie et le désordre créés par les squatters qui ne reculent devant rien, en défiant tout le monde pour s'emparer des espaces existants. Si les marchands occasionnels se sont installés définitivement sur les trottoirs, un autre phénomène a pris des proportions inquiétantes à Médéa. Il s'agit du diktat des gardiens de parking que ni les pouvoirs publics ni la réglementation ne reconnaissent en tant que tels. Mais, malheureusement, ces derniers, au vu et au su de tout le monde, rackettent en plein jour et quotidiennement les automobilistes. Ils agissent avec quiétude devant le silence des élus locaux et l'impunité. Toutes les voies de la ville et même les parkings des mosquées et de l'hôpital ont été délimitées en secteur de stationnement par des jeunes adolescents autoproclamés gardiens. Car ils ont trouvé le bon filon pour collecter facilement de l'argent. Il se dit que ces jeunes sont employés pour la plupart par des personnes influentes qui ne se montrent pas sur les lieux. Dès qu'un chauffeur tente de se garer dans un endroit libre, des jeunes surgissent, munis de gourdins pour dissuader les récalcitrants et afin de réclamer un dû nullement mérité. Fréquemment, ce sont des disputes ou carrément des bagarres avec les propriétaires de véhicule qui refusent de se soumettre à ce diktat de payer plusieurs fois par jour et à chaque coin de rue. En fin de journée, la facture des frais de stationnement devient très lourde pour les pères de famille.Ces scènes fâcheuses se déroulent parfois sous le regard d'un agent de l'ordre qui est mis dans l'embarras. Par ailleurs, cet état de fait n'est pas sans conséquence pour compliquer la fluidité de la circulation, car à chaque manœuvre de stationnement au niveau des ruelles, c'est le blocage total de la circulation en ville. Malgré la présence de policiers chargés de la régulation, mais vu le nombre considérable de véhicules et autobus il est difficile de désengorger les axes routiers en urgence avec des bouchons qui se forment sur plusieurs centaines de mètres, vu l'exiguïté des ruelles de l'ancienne ville qui ne peuvent contenir tout ce flux de véhicules. Médéa est dans le besoin de véritables parkings à plusieurs étages. Il faut inciter les particuliers à investir dans ce créneau en leur facilitant les formalités et l'acquisition de terrains d'assiette. Les autorités locales ne semblent pas accorder une priorité à cette situation de la circulation en ville, dont les automobilistes souffrent le «martyre» pour traverser du sud au nord la commune. Mais le plus triste, c'est que depuis le temps qu'on en parle, on ne voit rien venir, sauf quelques retouches d'élargissement des boulevards et carrefours qui ne sont pas de grande influence sur la situation chaotique de la circulation et du stationnement au niveau de l'ancienne ville, qui demeure une destination privilégiée des autochtones.