Les travaux de restauration et de fouilles lancés au cours des derniers mois dans l'enceinte de l'ancienne medersa de Sidi Belahcen Ettenessi, située au centre-ville de Tlemcen, ont mis au jour quelques secrets archéologiques. Selon les responsables chargés de ces travaux qui s'inscrivent dans le cadre des préparatifs relatifs à la tenue de la manifestation internationale «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», cette opération de fouilles a dévoilé plusieurs parties de la medersa, dont un jet d'eau enfoui dans l'enceinte du parloir principal, un puits dans l'une des salles collatérales, des panneaux rupestres et décorations et plusieurs genres de carrelages utilisés dans la décoration. Ces découvertes permettront aux experts de reconstituer le vrai site culturel et de valoriser la fonction originale de cet édifice, qui a fait l'objet de changements successifs à travers l'histoire. La prestigieuse medersa fut édifiée en l'an 679 de l'hégire correspondant à 1296 par Othmane Ben Ziane, successeur de Yaghmoracen Ben Ziane, sous l'appellation «Abi El Hacen Ben Yekhlef Ettenessi», l'un des éminents savants ramenés par Yaghomracen de la ville de Ténès. Cet édifice fut implanté dans un quartier artisanal et utilisé en tant que lieu de culte pour l'accomplissement des prières, l'enseignement des sciences de l'Islam et la récitation du Coran. Cette vocation a prospéré grâce aux différentes structures existantes dans cette medersa, dont la salle de prière avec son mirhab qui est un chef d'œuvre et des ailes d'enseignement, des panneaux de marbre et un minaret au style artistique zianide. Cette richesse a permis à cet édifice de rayonner durant des années, formant d'illustres penseurs et savants. La medersa de Sidi Belahcen fut transformée pendant l'époque coloniale, précisément en 1846, en un entrepôt de fourrage où se déclencha ensuite un incendie occasionnant une grande perte de vestiges archéologiques et, plus tard, la dénaturation du cachet architectural suite à des travaux de restauration engagés sur les lieux. En 1927, cette medersa a abrité le musée municipal de la ville de Tlemcen avant sa fermeture. Cette situation a duré jusqu'à ce que la medersa fasse l'objet d'un vaste programme de restauration initié dans la capitale des zianides, en prévision de la manifestation internationale «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011». Selon le chercheur Ahmed Mohamed Baghli, se référant à une copie d'un manuscrit conservé au niveau d'une bibliothèque à Manchester (Grande-Bretagne) sous le n°286/744 d'un ouvrage intitulé Rahn el boustane d'un auteur inconnu, il fut prescrit de bâtir une medersa pour la récitation coranique et l'enseignement des sciences avec de l'argent halal. Ce qui a donné lieu à l'édification d'une medersa avec une belle architecture dotée d'une vaste cour dans un quartier artisanal qui fut le meilleur des emplacements.