Un des lieux les plus historiques qui mérite d'être revalorisé, "l'école Tachfinya". Dans ce contexte, une équipe d'experts en archéologie et en fouilles et des professeurs universitaires de Tlemcen s'attellent, actuellement, à la collecte d'informations sur l'architecture distincte de la "Médersa tachfinya" dans le but de réaliser une maquette qui sera exposée à l'intention des associations versées dans la protection et la valorisation du patrimoine. Les chercheurs se basent, dans cette entreprise, sur les résultats des fouilles effectuées sur les lieux de cet édifice édifié en l'an 720 de l'Hégire correspondant au 12 février 1320 sous le règne du Sultan Abou Tachefine Abderrahmane premier Ibn Abou Hamou Moussa premier, sur des documents et tracés laissés par les colons après la destruction, en 1873, de la "Tachfinya", "cette mosquée-université, qui concurrençait alors avec le jamaâ Zitouna de Tunis ou celui d'El Qaïraouane de Fès", précisent-ils. Parmi ces documents, on retrouve un tracé mis au point par l'officier français Slomens, expert en génie civil, avec la collaboration de l'architecte De Toit, qui délimite parfaitement les dimensions et formes architecturales distinguant cette école. L'école "Tachfinya" (Tlemcen), ce joyau architectural, est, sans conteste, l'une des plus prestigieuses écoles de la capitale des Zianides qui a contribué à la diffusion du savoir à travers les contrées du Maghreb arabe. Son rayonnement culturel s'est propagé jusqu'à l'Orient et l'Andalousie, selon des récits historiques qui qualifient Tlemcen de pôle scientifique et culturel important, marqué par "l'édification de cet établissement pour soutenir le mouvement intellectuel qui a atteint son apogée à cette époque". D'éminents savants et étudiants fréquentèrent cette école où enseignaient des érudits et des savants bien connus. L'école "Tachfinya" fut baptisée "nouvelle école" pour la distinguer de celles similaires et connues alors, à l'instar "d'El-Yacoubia" édifiée en l'an 679 de l'Hégire/1296, sous le règne de Othmane Ibn Ziane, successeur de Yaghmouracène Ibn Ziane, laquelle a pu résister aux vicissitudes du temps et témoigne, encore à ce jour, de la grandeur de la civilisation à l'époque de cette cité du Maghreb central. D'autres édifices culturels et religieux ont été construits à Tlemcen, à l'instar de la "Medersa" d'Abou Imam Yahia El-Matmar, ouverte en l'an 710 de l'hégire (1310), sous le règne d'Abou Hamou Moussa premier Ibn Othmane. La "Médersa d'El Eubbad", fondée en l'an 748 de l'Hégire, huit années après la reconstruction de la mosquée d'El-Eubbad à proximité du "Mausolée de Sidi Abou Mèdiène Chouaib", y figure également. Cette dernière fut baptisée ensuite "El-Khaldounia", en référence à l'éminent savant "Abderrahmane Ibn Khaldoun" qui a enseigné sur place, selon certaines sources historiques. La notoriété de l'école "Tachfinya" repose sur son implantation entre le site historique du "Mechouar", abritant l'ancien palais royal et ses annexes, et la grande "Mosquée" de Tlemcen. Selon des récits historiques, il existerait un tunnel reliant le "Mechouar" et ce lieu culturel qu'empruntait la famille gouvernante pour se rendre à cette mosquée loin des regards. La prestigieuse école "Tachfinya" fut, durant plus de cinq siècles et demi, un pôle de rayonnement intellectuel et contribua à la formation d'une pléiade d'érudits, de savants et de jurisconsultes, à l'instar de Abou El-Hassane Tennessy, frère de Ibrahim Tennessy, décédé à Tlemcen en 679 de l'hégire/1261, Abou Ishak Ibrahim Tennessy, l'un des plus grand jurisconsulte chargé des "fetwas" et d'enseignement. L'école continua à prospérer jusqu'à l'avènement de la colonisation qui procéda à la construction, aux lieu et place de cet établissement, du siège de la mairie. Une place publique a été érigée, ensuite, sur les mêmes lieux, détruisant ainsi des repères architecturaux, n'épargnant que certains ouvrages historiques qui continuent de perpétuer la "Tachfinya", d'où les fouilles entreprises par les experts en vue de la revalorisation de ce patrimoine historique.