F. M., 37 ans, résidant à Yaghmoracen, un des quartiers de la périphérie d'Oran, a été arrêté tout de suite après avoir subtilisé une sacoche contenant un million de dinars. Le vol a eu lieu samedi en plein jour lorsque la victime, un commerçant, a stationné son véhicule à la rue Soufi Zoubida pour effectuer quelques achats. « Sans doute sous l'effet du jeûne » (l'expression est du chargé de la communication de la Sûreté de wilaya qui a communiqué cette information), celui-ci avait momentanément oublié sa « bourse » dans sa voiture. Le voleur, un délinquant spécialisé dans ce genre d'effractions, n'attendait que cela pour forcer la porte du véhicule, accaparer le magot et prendre la fuite. Suite à une plainte déposée immédiatement, les éléments de la 6e Sûreté urbaine de Choupôt, territorialement compétente, sur la base du signalement recueilli sur les lieux de l'incident, ont réussi à interpeller le coupable à la rue Marcel Saint Germain, à Choupôt. Il avait caché son trésor sous une citerne, en haut d'un immeuble. En plus de l'interception, vendredi matin lors d'un contrôle de routine, d'un fourgon bourré de marchandises contrefaites (100 paires de chaussures de sport de grande marque, 130 pulls, 376 jeans, 175 blousons, 530 paires de chaussures), ce type d'informations représentent le lot ordinaire des affaires communiquées habituellement à la presse. Cependant, durant ce mois de Ramadhan, le dispositif policier a non seulement été renforcé, mais, en plus, des opérations d'envergure sont menées quotidiennement depuis le 4 octobre, premier jour de Ramadhan. « Par renforcement, il faut entendre heures supplémentaires et concentration d'éléments dans les lieux ou quartiers ciblés et qui, en général, enregistrent des affluences importantes », atteste un officier qui cite les quartiers habituellement connus, comme le grand marché de M'dina Dj'dida, la rue commerçante de Mostaganem, Sidi El Houari, mais aussi l'avenue Choupôt qui est devenue, particulièrement le soir, une des rues les plus fréquentées d'Oran.« Après la rupture du jeûne, tous les chefs des sûretés urbaines (il y en a 18) sont à leur poste. A Choupôt, par exemple, plusieurs policiers sont déployés tout le long de cette rue qui a pris une ampleur considérable sur le plan commercial », explique-il. A ceux-là, il faut ajouter le déploiement des officiers en civil dans certains quartiers chauds qui passent inaperçus, mais qui peuvent intervenir à n'importe quel moment. Pourtant, des citoyens se plaignent encore de l'insécurité urbaine. « Par rapport à l'an dernier, nous constatons une baisse importante des agressions, mais je reste quand même très vigilant, car on ne sait jamais », confie un chauffeur de taxi qui ne croit pas au risque zéro. Officiellement, statistiques à l'appui, la police évalue à 50% la baisse de la criminalité ordinaire et des agressions. Les opérations menées cette saison (à ne pas confondre, nous prévient-on, avec les descentes de police qui ciblent des endroits précis suite à des informations recueillies au préalable) se font simultanément et touchent plusieurs quartiers à la fois. De jour comme de nuit, la manière de procéder consiste à boucler entièrement le quartier avant de commencer l'interpellation des suspects. A partir du 14 octobre, des opérations spécifiques ont ciblé les quartiers périphériques de la ville. « Il s'agit de toute la ceinture périurbaine, mais intra muros, allant des Amandiers vers Es Sedikia en passant par Taureau, Maraval, Victor Hugo (Tirigou) et El Berki », indique-t-on. Les chiffres communiqués, un bilan détaillé et quasi-quotidien s'étalant entre le 4 et le 21 octobre, restent éloquents. Sur 2617 personnes interpellées, 238 ont été gardées et présentées au parquet pour plusieurs délits. Le pic des interpellations a été atteint le 19 octobre avec 224 contre un minimum de 68 le 10 du même mois. Sur les 238 délinquants présumés présentés au parquet, le délit de fuite (les personnes recherchées par les services judiciaires ou de police et arrêtées au cours de ces opérations sont au nombre de 77) vient en tête du classement suivi par le délit lié au port d'armes prohibées (67). Pour ce deuxième cas, les policiers énumèrent des épées, des sabres, des couteaux de boucher, des couteaux aiguisés et présentant des tranchants conçus spécialement pour les agressions, mais aussi des bombes lacrymogènes initialement conçues pour l'autodéfense devenant ici des armes d'attaque. 42 personnes ont été arrêtées pour détention et consommation de stupéfiants, dont des psychotropes. « La consommation de ce type de drogues rend les contrevenants particulièrement agressifs et très difficiles à maîtriser lorsqu'ils sont appréhendés », constatent les officiers du commissariat central qui font état de 30 interpellations pour séjour irrégulier et immigration clandestine. Les 3 voleurs recensés dans ce bilan partiel ont été pris, dit-on, en flagrant délit et en pleine opération. 6 cas de racolage ont été mentionnés, laissant dire à un policier que « cet aspect très lié à la moralité est pourtant particulièrement réprouvé durant ce mois sacré ». Prohibés également, les jeux de hasard prolifèrent durant le Ramadhan et 13 personnes ont été arrêtées dans ce cadre-là.