Loin de calmer les esprits des citoyens, la dernière visite du directeur de l'exécutif à Hadjar Dis dans la commune de Sidi Amar a, au contraire, exacerbé les passions. Les propos des quelque 3000 habitants de cette localité proche du complexe sidérurgique d'El Hadjar sont acrimonieux. Toutes les structures de l'administration locale y compris la commune de Sidi Amar sont pointées du doigt pour être défaillantes dans la prise en charge des problèmes socio-économiques. Les jeunes sont particulièrement virulents dans leur prise de position n'hésitant pas à parler du règne de la médiocrité des gestionnaires de la wilaya et de la commune. « Nous souffrons d'un chômage chronique. L'oisiveté nous tue à petit feu ou entraîne la majorité d'entre nous à commettre des délits pour se payer quelques frivolités ou le morceau de drogue pour oublier la misère d'un quotidien plus que dure. Des walis et des ministres se sont succédé dans notre localité. Tous s'étaient engagés à faire quelque chose pour améliorer notre quotidien. Ce sont tous des menteurs », considèrent 4 jeunes de cette localité. Ils avaient été invités à justifier leur bruyante contestation exprimée au passage du cortège des cadres et élus de la wilaya. Le même sentiment de découragement et de déception est relevé auprès des chefs de famille interrogés. Pêle-mêle, ils ont parlé de couverture sanitaire sans rapport avec les besoins des habitants et de l'inexistence d'un service des urgences médicales, d'une maternité et d'une ambulance pour les évacuations d'urgence vers les hôpitaux. « Le réseau d'évacuation des eaux usées est de tout temps obstrué faute d'entretien. Inondations, boue, gadoue, poussière et MTH forment notre lot l'hiver ou l'été. L'enlèvement des ordures ménagères n'étant pas effectué régulièrement, les décharges sauvages se multiplient autant que les rongeurs. En l'absence de tout contrôle, se construisent les bidonvilles et autres habitations précaires, avec ce que cela sous-entend comme fléaux sociaux, dont la prostitution », signalent plusieurs chefs de famille.