L'évaluation du rachat de l'opérateur privé de téléphonie mobile Djezzy-Orascom doit être finalisée avant la fin de l'année en cours, a annoncé hier le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi. Un comité a été installé au niveau du ministère des Finances pour étudier la question de l'évaluation du rachat de l'opérateur privé de téléphonie mobile Djezzy. Un bureau d'études algérien est en train de travailler avec des bureaux d'études étrangers sur cette question. Alors que Djezzy faisait les beaux jours de l'ENTV, principal annonceur avec un budget publicitaire annuel en spots et sponsoring de près de 50 millions de dollars, depuis le mois de mars, l'entreprise de téléphonie mobile égyptienne est interdite à la télévision algérienne. Cette forme de boycott, non officiel puisqu'aucune raison n'a été donnée pour expliquer cette fin de contrat, a étonné les responsables de Djezzy. L'ENTV ayant refusé de communiquer sur ce sujet, des sources affirment qu'il ne s'agit que d'un différend commercial. Djezzy n'aurait pas honoré ses factures auprès de la Télévision algérienne, qui s'élèveraient à plusieurs millions de dollars, ce que dément Djezzy, dont l'échéancier pour redressement fiscal (400 millions d'euros) aurait été refusé par le fisc algérien. En tous les cas, interdite pour les trois chaînes de Télévision nationale, l'opérateur égyptien continue d'arroser les journaux privés et publics de publicité et, surtout, d'acheter des espaces publicitaires à la Radio nationale, qui dépend pourtant de la même hiérarchie que la Télévision. Au début de l'année, à la suite de la rivalité entre Algériens et Egyptiens, des groupes avaient commencé à faire pression sur l'ENTV afin qu'elle rompe son juteux contrat qui la liait à Djezzy. En mars dernier, l'ENTV refusait de reconduire le contrat annuel pour une année supplémentaire, et il y a quelques jours, elle supprimait les dernières diffusions de l'opérateur égyptien. Une passe difficile pour le leader de la téléphonie mobile en Algérie, dont certains annoncent déjà le retrait définitif du pays, au moment où Orascom négocie un rachat de sa licence auprès de l'opérateur russe VimpelCom, qui va probablement buter sur le veto algérien. Djezzy, aïch la mort ?