Chose à relever: beaucoup de parents tiennent à faire circoncire leurs enfants le 27e jour du Ramadhan. Faisant suite à une instruction émanant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, ordre a été donné, le week-end dernier, aux services de sécurité d'interdire la circoncision à toute personne ne pouvant justifier cet acte médical par un diplôme de chirurgien. Les éléments de la police judiciaire ont effectué, avant-hier, des visites chez certains infirmiers et agents paramédicaux afin de leur signifier l'illégalité de l'acte en ce qui les concerne, et leur réitérer les conditions dans lesquelles ce geste doit être pratiqué. Il s'agit, donc, d'une double infraction au cas où ladite instruction ministérielle est ignorée. Un cadre de la santé a sévèrement critiqué certains comportements chez les parents des enfants circoncis. «Je n'arrive pas à comprendre cet engouement pour la 27e nuit du mois sacré (ou nuit du Destin) où nous constatons des chaînes interminables devant les sièges de certaines associations et organisations caritatives. D'ailleurs, ce sont les parents qui créent les conditions défavorables à la réussite du geste, même si toutes les conditions d'hygiène et de prévention sont réunies. Toutes les journées se valent pour accomplir l'acte même du point de vue religieux», a-t-il indiqué. À Souk Ahras et probablement ailleurs, les infections et les hémorragies sont parfois les causes de complications pouvant entraîner de graves lésions, voire des décès. Rencontré à proximité de l'hôpital, Sebti, un parent pourtant lettré vient de découvrir que la circoncision est un geste purement médical. «Je croyais que le recours au chirurgien était facultatif, et que la circoncision était du ressort de personnes ayant la cote au sein de la population», nous dit-il comme pour soulever un autre problème lié à ce phénomène. Il est vrai que dans certaines régions rurales de la wilaya, c'est plutôt une personne avisée ou un infirmier expérimenté qui sont appelés à user de leur baraka pour assurer le premier geste réel de transition de l'enfant vers l'islam. Il est aussi vrai que le nombre de chirurgiens se compte sur les doigts d'un manchot. Mais cela ne saurait justifier la mise en péril de la vie des enfants. «L'excision du prépuce de l'enfant est une opération chirurgicale avec tout ce que cela suppose comme mesures préventives, conditions d'hygiène et risques pour sa santé s'il y a erreur ou formation insuffisante de l'auteur de l'acte», a résumé un praticien privé.