Une première dans l'histoire du Quai d'Orsay. L'hôte des lieux invite pour le repas de l'iftar du Ramadhan les ambassadeurs arabes, parmi lesquels le chargé d'affaires algérien, M. Berrah, et le président du Conseil français du culte musulman, le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, ainsi que des représentants de la presse arabe. Même le menu, précédé d'un verre de lben et de fruits séchés, était de circonstance. C'est ce qu'a fait lundi le ministre des Affaires étrangères Douste-Blazy qui, à l'occasion, a rappelé que quatre millions et demi de personnes d'origine et de culture musulmanes vivent en France, dont plus de la moitié ont la nationalité française. « A l'instar des autres cultes, l'Islam y est respecté (en France, ndlr) et pratiqué en toute liberté dans le cadre du principe de laïcité, qui est au cœur de l'identité de notre République. Ce principe garantit le traitement égal et équitable par l'Etat de toutes les religions, croyances ou opinions philosophiques. » Le ministre a évoqué l'action de la France en vue de « la résolution des conflits qui secouent le monde arabe : relance de la Feuille de route sur le conflit israélo-palestinien, en Irak, où la situation demeure préoccupante, il nous appartient de convaincre toutes les communautés et les parties concernées à participer, dans un cadre démocratique, à la reconstruction politique, économique et sociale de ce pays ». Evoquant la célébration, proche, du 10e anniversaire du processus de Barcelone, Philippe Douste-Blazy a « réaffirmé la volonté et la détermination de la France à donner une nouvelle impulsion à la politique méditerranéenne de l'Europe ». Et de conclure que « les obstacles, les crises, les conflits, la tentation du repli et les crispations identitaires ne doivent pas nous détourner de notre objectif de rapprochement. En dépit des incertitudes actuelles sur l'avenir et des nombreux défis qui se posent à nous, je demeure convaincu qu'il y a place, dans ce monde en profonde mutation, pour un humanisme fondé sur les valeurs universelles transmises notamment par les trois religions monothéistes : la paix, le pardon, la générosité, la tolérance et le dialogue ». A souligner que parmi ses plus proches collaborateurs, Philippe Douste-Blazy a choisi pour le conseiller sur les questions du Monde arabe et du Maghreb un jeune diplomate d'origine algérienne, François Aïssa Touazi. N'oubliant pas qu'il est aussi maire de Toulouse, « ville ouverte sur le monde arabe et plus particulièrement le Maghreb », Philippe Douste-Blazy a invité ses hôtes à visiter la chaîne de montage de Airbus, voire y acheter quelques appareils, ainsi que le chantier (là où il y a eu la catastrophe AZF) d'un grand projet cancéropole qui regroupera 3500 chercheurs, des laboratoires publics et privés.