La piscine municipale du jardin public de Sidi Bel Abbès est l'unique site de natation où convergent, en cette période de grandes chaleurs, les amateurs et autres adeptes de baignades Nichée dans le décor verdoyant dont se pare le jardin, la piscine fait figure de véritable point de ralliement où se retrouvent quotidiennement de nombreux habitués issus, pour la plupart, des différents quartiers populaires. Bien plus, le site est devenu, la canicule aidant, une alternative salutaire qui leur permet, faute de pouvoir s'offrir des vacances au-delà de la ville qui les a vus naître, d'échapper, le temps d'une baignade, à la torpeur estivale. Pourtant, «cette piscine, restée à l'abandon par le passé, a sombré dans un délabrement sans précédent avant de tomber en désuétude, au grand dam des mordus de la plongée». Ces propos sont tenus par Nasser, le gérant de la piscine qui, au prix d'un travail laborieux, a pu, dès l'année 2007 redonner vie au site et en faire un lieu de rencontre et de convivialité pour le public. «Depuis notre installation, dira-t-il, nous nous sommes attelés à réhabiliter la piscine dans le souci constant d'en faire un espace de détente et de divertissement tant pour les passionnés de la natation que pour les simples profanes.» Visiblement satisfait de l'attrait du public pour le site, le gérant précisera que «la fréquentation du site est devenue telle que même la période de jeûne n'a pas dissuadé les habitués de se baigner allégrement, en prenant toutefois le soin de garder la tête hors de l'eau». Ces jours-ci, les enfants ne sont pas en reste, puisque disposant d'un bassin d'initiation à la natation, ils s'adonnent à diverses jeux récréatifs et ludiques sous l'œil bienveillant des maîtres nageurs. Ils s'en donnent même à cœur-joie, s'autorisant même quelques intrusions furtives dans le grand bassin destiné aux adultes et disposant de deux superbes plongeoirs. Pour de nombreux parents rencontrés, la piscine municipale constitue un espace idéal pour des centaines d'enfants en quête de fraîcheur et à des prix plutôt abordables (50 à 200 DA/heure). Le gérant de la piscine ne manquera pas de faire une remarque de taille en affirmant que depuis l'ouverture de la piscine en 2007, aucune noyade n'a été enregistrée au lac de Sidi M'hamed Benali où, faute de mieux, les jeunes n'hésitaient pas à s'y rendre en faisant fi de l'interdiction formelle du site à la baignade et des risques qu'ils encourent. Une telle remarque devrait inciter les responsables locaux concernés à réactiver la piscine semi-olympique du complexe omnisports du 24 Février 56 dont la fermeture depuis plusieurs années déjà a porté un sérieux coup à cette noble discipline qu'est la natation. La raison de cette fermeture ? Une banale histoire de panne affectant les installations techniques du site, aggravée par l'indigence humaine… Hormis la piscine municipale, qui est perçue comme une véritable bouffée d'oxygène, il n'existe aucune autre structure du genre dans une ville qui compte pourtant une population estimée à plus de 400 000 âmes composée, de surcroît, majoritairement de jeunes. Une triste réalité que ni les projets lancés dans le cadre du programme présidentiel, ni la bonne volonté de nombreuses associations soucieuses de maintenir en «vie» une discipline en voie d'extinction, ni encore les discours sans lendemain de responsables noyés dans leur incompétence n'ont pu changer.