Les rentrées littéraires se ressemblent pour l'écrivain algérien le plus en vue ces dernières années. Cette année, son dernier livre Amours et aventures de Sindbad le marin est en lice pour le prestigieux prix Renaudot. -Vous avez été présélectionné pour le Goncourt il y a un an. Aujourd'hui, vous êtes en lice pour le prix Renaudot. Comment réagissez-vous ? Bien. Je suis heureux et fier. Fier de présenter un roman qui porte les espoirs et les désespoirs de l'Algérie. -Croyez-vous en vos chances cette année ? Je crois en mon étoile. Le reste m'importe peu, cette année ou dans dix ans, je veux juste continuer à écrire et à dire ce qui me tient à cœur et à faire honneur à la littérature algérienne telle que portée par Kateb Yacine, Rachid Boudjedra et Rachid Mimouni. Le reste m'importe moins. -Votre dernier livre Amours et aventures de Sindbad le marin est un roman à tiroirs. La Méditerranée est donc cet espace assez étrange où les hommes sont plus machos qu'ailleurs ? Mon roman est un roman sur l'Algérie et sur le monde. C'est aussi un conte moderne, dur parfois, drôle souvent et, je l'espère, plein de poésie et d'amour de la vie. La méditerranée est pour moi l'univers de mon enfance et je ne connais personne qui puisse totalement renier son enfance. -Pensez-vous que Sindbad peut voyager aussi librement aujourd'hui avec la difficulté pour l'obtention et les mesures drastiques de la libre circulation ? Non, d'ailleurs mon Sindbad est le plus souvent un clandestin, un exilé du perpétuel exil. Mais il n'en demeure pas moins qu'il reste quelqu'un d'ouvert sur la beauté du monde, même si parfois elle est terrifiante. -Un haraga moderne... Oui, un harraga moderne, un homme dans le monde. -L'Algérie demeure toujours présente dans vos écrits... Elle le sera toujours, d'une manière ou d'une autre.