Le directeur régional par intérim de la Caisse nationale d'assurance maladie d'Oran a, suite aux conclusions du rapport des inspecteurs dépêchés d'Alger au début du mois de juin dernier, signé, hier, plusieurs plaintes à l'encontre des cadres, des travailleurs, des médecins, des officines pharmaceutiques conventionnées avec la CNAS dans le cadre de la formule dite du tiers payant et des assurés sociaux. Les plaintes en question seront déposées, aujourd'hui même, auprès des parquets d'Arzew, d'Es Sénia et d'Oran. En effet, les conclusions de l'équipe d'inspecteurs ont mis à nu un ensemble de dysfonctionnements parmi lesquels figurent, entre autres, « la mauvaise gestion, la falsification de documents et le faux et usage de faux, la destruction d'archives et un préjudice financier, pour le seul centre d'Arzew, estimé à 2 milliards de centimes ». D'ailleurs, à ce propos, on apprendra que le centre d'Arzew, selon les déclarations du directeur régional de la CNAS d'Oran, se caractérise par une gestion chaotique par l'ampleur des anomalies constatées, la mauvaise gestion et enfin le déficit financier enregistré. Dans le même contexte, outre la suspension du chef de secteur, le responsable chargé du service du tiers payant et certains agents impliqués dans ce qu'un des inspecteurs chargés de l'enquête a qualifié « de véritable réseau » et ayant fait l'objet d'une plainte, un ultimatum a été fixé, à la mi-août, pour assainir la situation, notamment en ce qui concerne la prise en charge des assurés sociaux et l'assainissement des listes et fichiers des malades chroniques où, il faut le reconnaître, l'abus de certains bénéficiaires profitant des largesses et de la complaisance de certains agents risquent à terme de porter préjudice à une formule salutaire, à plus d'un titre, aux vrais malades chroniques. Par ailleurs, on apprendra également qu'une autre plainte a été déposée, la semaine dernière, auprès de la brigade de Gendarmerie d'Es Sénia, à l'encontre de trois pharmacies conventionnées et des médecins impliqués dans un réseau de remboursement de fausses vignettes scannées. Cela dit, le Dr Boucif, directeur régional de la CNAS d'Oran, nous confiera : « Pour le moment, suite aux conclusions des enquêteurs, nous avons saisi les parquets d'Oran, d'Arzew et d'ES Sénia par des plaintes groupées, c'est à la justice de déterminer le degré d'implication de chacun des mis en cause. » En tout état de cause, avec l'entrée en matière de l'appareil judiciaire, les prochaines semaines risquent de mettre à nu d'autres révélations.