Décidément le chaos qui érode la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAS) n'est pas prêt de connaître son épilogue. Après « les malversations, les tricheries et la déliquescence » mises en évidence par une équipe d'inspecteurs dépêchés de la capitale qui, pour rappel, a amené les responsables, au plus haut niveau de la hiérarchie, à prendre des sanctions administratives contre des agents et des dépôts de plaintes à l'encontre de certaines officines pharmaceutiques, les assurés sociaux font face, quotidiennement, à des situations ubuesques, un peu partout à travers les centres payeurs de la wilaya d'Oran. UNE MISE À JOUR PROBLÉMATIQUE En effet, à titre indicatif, de nombreux assurés sociaux d'Arzew, si ce n'est la grande majorité, se voient signifier des rejets systématiques de leurs dossiers de remboursement de frais médicaux, pour cause de non-prise en charge par le système informatique. De source interne au centre payeur d'Arzew, il semblerait que « cette situation est due à la mise à jour effectuée sur le système informatique pour débusquer les faux assurés, mais, une fois celle-ci terminée, le système a rejeté tous les assurés non inscrits initialement à Arzew. » Cette situation, toujours selon notre source, obligera l'ensemble des assurés rejetés par le système à fournir un dossier justifiant de leur situation. Par ailleurs, depuis le début de ce qui est communément appelé « l'affaire de la formule du tiers payant », les malades chroniques se retrouvent ballottés entre les officines pharmaceutiques et le centre payeur. Les premiers refusant, malgré plusieurs réunions avec le syndicat des pharmaciens (SNAPO) de servir les malades pour cause de contentieux, notamment des cumuls d'arriérés énormes, et les centres payeurs imposant aux malades d'acheter leurs traitements et de se faire rembourser à la caisse. Cependant, lorsque le malade, malgré toutes les contraintes, arrive à acheter ses médicaments, au moment du remboursement, il se voit, à son corps défendant, signifier, pour toute ordonnance dont le montant dépasse 2 500 dinars, l'obligation d'encaisser par chèque bancaire. Le hic dans toute cette histoire est que le malade dont, faut-il encore le rappeler une fois de plus, l'accès aux soins est gratuit, devra attendre que le chèque en question soit signé par le directeur régional. Une démarche qui, de l'avis de nombreux malades et employés, prend, dans le meilleur des cas, plusieurs jours, voire plusieurs semaines.