Les potaches renouent avec les bancs de l'école. Une rentrée sociale qui ne s'annonce pas moins chaude avec la récurrente dépense scolaire à laquelle sont assujettis les parents qui voient leur bourse mise à rude contribution après l'épreuve de la forte mercuriale du mois de Ramadhan et les fêtes de l'Aïd. Certains ahanent et doivent casser leur tirelire pour faire face aux besoins de la marmaille scolarisée, alors que d'autres, dans la mouise, attendent, comme chaque année, la prime spéciale octroyée par l'action sociale pour répondre aux désiderata de leurs mioches. Tout compte fait, on se donne la peine à se préparer activement à la besogne coutumière de la rentrée. On délie la «gibecière» pour faire les emplettes, surtout pour les marmots qui enfilent pour la première fois leur tablier rose ou bleu. Ces bambins, qui franchiront pour la première fois le perron de l'école, auront la tronche joyeuse. Pendant deux ou trois semaines, l'informel sera, comme d'habitude, au rendez-vous, déclinant les éventaires de fournitures scolaires à même le sol. Il en est de même pour les librairies-papeteries et autres buralistes qui seront pris d'assaut par des parents qui, dans un charivari, agiteront les listes de tout l'attirail scolaire à tout vent. Pareillement pour les magasins de vêtements où la production nationale se voit bousculée ces dernières années par l'éventail de produits made in China. Les étals sont déjà bel et bien achalandés pour la circonstance, générant un mouvement frénétique. Les nantis n'hésitent pas à mettre le prix, alors que les moins fortunés se rabattent sur le label de bas de gamme. Ils recourent aux échoppes qui refilent le vêtement de ballot au rabais. C'est mieux que rien, disent-ils. Des rues et ruelles attitrées de certains quartiers populeux de la capitale se mettent, elles aussi, au carillon de la rentrée des classes. A l'heure du frétillement du négoce de la rue.