Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a plaidé, mardi, pour « l'ouverture des forêts suburbaines aux citoyens algérois afin de leur permettre de respirer » et de fuir de temps en temps l'exiguïté de la ville. A l'occasion de la Journée nationale de l'arbre, le 25 octobre, le ministre a lancé officiellement la campagne de plantation 2005-2006 de près de 70 000 hectares. Saïd Barkat a pris connaissance du « programme d'entretien et de réhabilitation des forêts d'Alger », et s'est enquis de l'état d'avancement des travaux de reboisement, débutés en 2000 et finis à 86%. Le nouveau programme, selon les responsables de la direction des forêts (DGF), est toujours au « stade de la proposition » et nécessite une enveloppe financière de l'ordre de 509 millions de dinars. Le ministre souhaite que la wilaya lance ce projet dans les meilleurs délais. Ce dernier concerne un ensemble de 20 forêts suburbaines, notamment celles de Baïnem (504 ha) et de Bouchaoui (150 ha), d'une superficie totale de 1334 hectares à réhabiliter, assurer l'entretien et à aménager en espaces de détente. Pour ce faire, le premier responsable du secteur des forêts a indiqué qu'un texte de loi est à l'étude au niveau du gouvernement. En vertu de ce projet de loi, le privé est appelé à investir dans ce créneau. « Les cahiers des charges seront très lourds », a précisé le ministre. « Nous ne tolérerons pas un centimètre de béton dans nos forêts suburbaines », renchérit-il. Rien que dans la forêt de Baïnem (Hammamet), deux centres de formation de brigades motorisées et canines relevant de la Gendarmerie nationale, une structure de la DGF et l'Institut national de la recherche forestière (INRF) y ont été implantés. Cette forêt est appelée à connaître un réaménagement total après les actes de destruction qu'elle a connus du temps du terrorisme. Saïd Barkat a demandé l'implication de tous les acteurs, y compris les associations, dans cette entreprise afin de préserver aussi bien la faune que la flore. Il faut noter qu'en Algérie, la surface globale du patrimoine forestier est estimé à 4,1 millions d'hectares, soit un taux de 11% de boisement pour le nord du pays. Le plan national de reboisement (PNR) a pour objectif l'amélioration de ce taux en le portant à 13%.