L'enseignement de tamazight touchera cette année près de 80% des écoles primaires dans la wilaya de Tizi Ouzou, soit 30 000 élèves, répartis sur 513 établissements sur les 657 que compte la wilaya», a déclaré, hier, Nordine Khaldi, directeur de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi, la rentrée scolaire 2010-2011 marque sa particularité par cet engagement des pouvoirs publics à appliquer la directive du ministère de l'Education sur le volet de la promotion et la généralisation de cette langue maternelle. Pour rendre possible cette démarche, contrariée quelque peu par un déficit en matière d'encadrement pédagogique, le responsable a indiqué : «L'enseignement de cette matière se basera sur un système spécifique qui fait que chaque enseignant assurera les cours pour 6 divisions pédagogiques dans la même circonscription», avant d'ajouter que «contrairement à ses collègues dans les autres disciplines, l'instituteur de tamazight dispensera 18 heures de travail par semaine au lieu de 28 heures». Pour la première étape de la généralisation de l'enseignement dans le secondaire, la direction a procédé à l'ouverture d'un seul poste par lycée depuis l'an dernier. Quant au cycle moyen, 137 CEM sont concernés sur les 170. La généralisation de tamazight dans ce palier sera achevée à compter de la rentrée prochaine. En outre, avec 40% du nombre global d'enseignants, l'encadrement pédagogique pour tamazight vient de gagner en quantité, selon le directeur qui informe : «Cette année, 101 postes sont ouverts. Ils renforceront les 252 postes existants.» Notons enfin que l'enseignement de cette matière à Tizi Ouzou bénéficie de l'obligation de son apprentissage, contrairement à d'autres wilayas, et ce, malgré le caractère facultatif que lui confère la loi. A ce sujet, M. Khaldi dira : «Si on n'oblige pas nos élèves à suivre les cours, les efforts qui sont consentis pour sa promotion n'auront aucun sens.» Interrogé sur la grève des intendants, un fait marquant de cette rentrée, le directeur avertit : «Dans la journée d'hier, nous avions relevé l'arrêt de travail de 50 gestionnaires. Aujourd'hui, ils ne sont que 27 à observer la grève. Ces derniers recevront des mises en demeure et s'ils persistent, le wali signera des réquisitions afin de les remplacer.»