-Mosquée de Paris : Nous avons appris avec beaucoup de regrets et de peine le décès survenu le 14 septembre à Paris à l'âge de 82 ans du professeur émérite Mohamed Arkoun. Philosophe spécialisé de la pensée islamique et de son histoire épistémologique, il a su révéler et transmettre les multiples facettes de la pensée religieuse de l'Islam. Son engagement culturel français, ses racines algériennes, sa berbérité, l'aura qui a entouré sa vie et son œuvre, ses qualités d'enseignant de haut niveau à la faculté de la Sorbonne, et surtout la qualité de sa production littéraire et de ses recherches, inspirées par les grands grammairiens arabes chez qui il puisait la précision de ses analyses les plus remarquables, ont fait de lui un fondateur incontesté de la nouvelle pensée religieuse musulmane de France. Tout en respectant le dogme musulman, il a puissamment participé au renouveau de la pensée musulmane contemporaine. Fondateur d'un courant de pensée qui a fait école, le professeur Mohamed Arkoun demeure irremplaçable.La Grande Mosquée de Paris perd un ami proche qui partageait les engagements d'une communauté française rassemblée dans ses différents courants religieux, notamment au sein de la Fraternité d'Abraham créée en 1967 à la Mosquée de Paris. Le recteur Dalil Boubakeur et tous ses collaborateurs s'unissent pour présenter à sa famille leurs plus sincères et profondes condoléances attristées. -Georges Morin : El Watan nous apprend, ce 15 septembre 2010, le brutal décès d'un membre éminent de Coup de soleil, le grand islamologue Mohamed Arkoun. Mohamed était de surcroît un ami personnel avec lequel j'ai eu maintes fois l'occasion de travailler depuis 1989… voilà plus de 20 ans ! J'avais pour ce grand Monsieur une énorme estime et une très grande affection : sa connaissance intime de l'Islam, sa conviction que cette grande religion pouvait aisément, sous réserve que l'on y mette un peu d'intelligence et de courage, retrouver les voies du dialogue et de la modernité qu'elle avait su emprunter naguère avec tant d'aisance ; son souci de montrer à la France et à l'Europe qu'elles ont certes des racines grecques et «judéo-chrétiennes», mais que leur héritage islamique séculaire compte aussi beaucoup dans leur identité plurielle ; sa passion d'enseigner et de faire passer auprès des élites comme auprès de ses étudiants ou du grand public sa connaissance, sa réflexion, ses doutes aussi, à travers livres, cours et conférences. Voilà tout ce que nous lègue Mohamed. Puissent tous ceux qui l'ont aimé, l'ont écouté, tous ceux qu'il a su éclairer et convaincre, avoir à cœur de faire fructifier son admirable travail. Le : G. M., président de l'association culturelle franco-maghrébine Coup de soleil -Ligue arabe : Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a exprimé dans une déclaration sa «profonde tristesse» suite à la disparition du chercheur algérien, a souligné que Mohamed Arkoun, dont les œuvres ont suscité un «grand» intérêt dans le monde, «se distinguait par son intelligence, sa clairvoyance et sa perspicacité et a toujours milité en faveur de la complémentarité des civilisations orientale et occidentale». Le secrétaire général de la Ligue arabe a rappelé la participation de Mohamed Arkoun à la réunion des penseurs et académiciens émigrés arabes qui s'était tenue au siège de la Ligue arabe en novembre 2001 après les attentats du 11 septembre à New York, affirmant qu'«il fut d'un grand apport dans la définition de la position arabe à l'égard de ces événements». -Bertrand Delanoë J'ai appris avec émotion et tristesse la disparition, mardi 14 septembre à Paris, de Mohamed Arkoun. Avec lui, c'est un grand savant et un esprit libre qui nous quitte.Depuis son enfance en Kabylie, il aura toujours défendu, expliqué et incarné l'Islam des Lumières, contre toutes les intolérances et au-delà de toutes les incompréhensions. Ce grand intellectuel, à travers notamment son histoire de l'Islam et des musulmans de France, a également contribué à inscrire la pensée et la pratique musulmanes dans la culture française. Mohamed Arkoun fut un inlassable artisan du dialogue entre le christianisme, le judaïsme et l'Islam, animé par la conviction que ce qui rassemble les différentes expressions de la foi monothéiste est infiniment plus puissant, et finalement plus réel, que ce qui les sépare. C'est donc un deuil pour Paris, où ce professeur à la Sorbonne avait choisi de faire vivre et rayonner sa pensée et son action. Le : Maire de Paris