Ils ont arnaqué plus de 200 personnes en leur promettant des logements aidés par l'Etat en contrepartie d'importantes sommes d'argent. La corruption qui mine la société algérienne ne cesse de faire des siennes. Pour avoir cru aux promesses d'une femme prétendant pouvoir les aider à obtenir des logements, 200 personnes sont tombées dans la chausse-trape. La genèse de cette affaire, qui est actuellement entre les mains de la justice, remonte à 2003. Les acteurs principaux activaient à Alger et Tipasa. Grâce à de fausses promesses, la prévenue R. F., âgée de 50 ans, avait réussi à filouter environ plus de 5 milliards de centimes. Cette femme, qui se présentait comme étant l'épouse d'un cadre d'une institution militaire, promettait à ses victimes des logements participatifs en exigeant une somme d'argent allant de 20 à 300 millions de centimes. Cette affaire révèle en partie la corruption qui envenime la société. La tête pensante du réseau de malfaiteurs profitait de la naïveté de certains et de la convoitise d'autres. Elle a été arrêtée le 27 décembre dernier à Alger, dans le quartier jouxtant la salle Harcha. Suite à des investigations, 5 hommes et 5 femmes constituant ce réseau viennent d'être arrêtés. Ils ont été présentés hier devant le tribunal de Sidi M'hamed, a-t-on appris de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale. Plusieurs chefs d'inculpation ont été retenus à leur encontre ; ils seront poursuivis pour «association de malfaiteurs, escroquerie, falsification de documents officiels, blanchiment d'argent et usurpation de fonction». Parmi les prévenus figure une mourchida (éducatrice dans une mosquée), qui exerce également comme enseignante en sciences islamiques dans un lycée de la wilaya de Tipasa. En 2006, les victimes ont commencé à réclamer leurs logements. La prévenue avait alors fui Alger à destination d'Illizi, où elle a escroqué 3 citoyens auxquels elle avait promis des logements. En contrepartie, les victimes lui ont remis des quantités d'or. D'Illizi, la prévenue s'est rendue en Libye en possession 500 millions de centimes représentant le butin de l'escroquerie. Une fois sur le territoire libyen, la femme à la tête des aigrefins a acheté plusieurs commerces et procédé au blanchiment de son argent. En 2010, la spécialiste de l'escroquerie s'installe à Alger. Elle reprend ses traquenards, s'appuyant sur son ex-mari et sa sœur, tous deux fonctionnaires dans une banque. Suite à la perquisition dans sa maison, les éléments de la gendarmerie ont récupéré 11 millions de centimes, 250 euros, 4 dossiers relatifs aux documents des logements des victimes ainsi qu'une quantité d'or estimée à 20 millions de centimes.