Parce que son nom est indissociable de l'Algérie, les amis et admirateurs de Mohamed Arkoun ont décidé de lui dédier un collectif. Un collectif qui s'est donné, d'ores et déja, la délicate mission de se battre pour la reconnaissance de ce grand penseur dans son propre pays, l'Algérie, qui l'a longtemps rejeté. Il faut dire que personne n'a pu digérer le grave déni dont a été victime cet immense intellectuel après son décès, mardi soir, le 14 septembre dernier. La quasi absence d'une réaction officielle des autorités de notre pays suite au décès de Mohamed Arkoun a choqué plus d'un. Ses funérailles qui seront organiseés au Maroc n'ont pas empêché ainsi ses amis de continuer à lui rendre hommage. Et pour ce faire, un collectif Mohamed Arkoun a été mis en place avec le soutien et l'adhésion de la famille du défunt. "Mohamed Arkoun fait partie de ces intellectuels dont l'Algérie peut à bon droit s'enorgueillir, un intellectuel aux antipodes de la langue de bois, un humaniste authentique, un adepte du dialogue entre les cultures, un homme de raison autant que d'émotion.Sa perte est inestimable. C'est une perte pour l'humanité, à un moment où les crispations identitaires l'emportent sur l'échange", souligne le premier de appel de cet collectif qui interpelle directement le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour lui demander la réhabilitation et la diffusion de l'oeuvre gigantesque de ce penseur, enfant chéri de la Kabylie. "l'Algérie perd l'un de ses meilleurs fils, l'un de ceux qui en ont été les meilleurs ambassadeurs, qui ont contribué à en donner la meilleure des images. L'Algérie se doit d'honorer sa mémoire, de faire vivre son œuvre et de la faire connaître.Monsieur le Président, nous vous demandons d'user de votre autorité pour que soient assurées la traduction et la publication de tous ses ouvrages, ainsi que leur diffusion la plus large. Monsieur le Président, nous vous demandons d'encourager la mise sur pied de colloques, séminaires, ateliers pour assurer l'étude et la médiatisation de la pensée du Professeur Arkoun", relève-t-on également dans cet appel qui sera suivi par une pétition internationale regroupant des centaines de signatures de personnalités et d'intellectuels venus de divers horizons. Les membres du collectif Mohamed Arkoun n'hésitent pas aussi à demander au premier magistrat du pays de "de donner le nom de Mohamed Arkoun à un haut lieu de savoir, afin de perpétuer sa mémoire et de montrer que l'Algérie est fière d'un tel fils". Pour les membres de ce collectif, Mohamed Arkoun mérite encore plus que ça au vu de sa stature et du prestige dont il jouissait dans le monde entier. Mais les hautes autorités de notre pays partagent-elles cette vision ? Rien n'est moins sur...