L'augmentation des tarifs de l'électricité «n'est pas à l'ordre du jour», selon Noureddine Bouterfa, président-directeur général (PDG) du groupe Sonelgaz. «La question des tarifs n'est pas à l'ordre du jour du moins pour le moment quand bien même nous sommes demandeurs. Elle est entre les mains du gouvernement. Il lui appartient de décider de ce qu'il y aura lieu de faire», a déclaré M. Bouterfa en marge de la cérémonie de signature des nouveaux statuts de l'Entreprise nationale d'appareils de mesure et de contrôle (AMC), organisée hier à Alger. Le gouvernement «nous a assurés de pouvoir réaliser nos projets de développement», a-t-il ajouté. Est-ce suffisant ? Ce n'est pas l'avis du PDG du groupe public. «Il y a des aides du gouvernement (crédits, ndlr), mais ces aides ne vont pas suffire», dira-t-il, en rappelant que les prix sont restés inchangés depuis 2006. «A l'avenir, il faudrait voir comment les augmenter. La décision est politique et nous appliquerons toute décision du gouvernement», plaide M. Bouterfa, précisant que la décision de revoir à la hausse les tarifs n'est pas du ressort de son groupe.Depuis bien longtemps, M Bouterfa n'a pas cessé de revendiquer une augmentation des prix de l'électricité. En vain, puisque le gouvernement continue d'opposer une fin de non-recevoir à sa requête, préférant plutôt débloquer des crédits pour financer les plans d'investissement du groupe public. Interrogé sur les projets Desertec et le Plan solaire méditerranéen, deux initiatives émanant respectivement de l'Allemagne et de la France, le PDG de Sonelgaz s'est montré peu emballé. «Nous ne sommes ni contre Desertec ni contre le Plan solaire méditerranéen. Nous voulons savoir où vont Desertec et le Plan solaire méditerranéen», a estimé ce responsable, en soulignant qu'il faudra prendre en compte certaines considérations «environnementales, économiques et culturelles». M. Bouterfa a rappelé que l'Algérie dispose de sa propre stratégie sur l'énergie renouvelable, en citant le projet en cours de la centrale de Hassi R'mel d'une capacité de 100 mégawatt. Le mégaprojet solaire connu sous l'initiative «Desertec» vise à exporter de l'électricité (10 à 15%) par des lignes de transmission en 2050 à partir de centrales solaires thermiques à concentration et des éoliennes dans les déserts des pays du nord de l'Afrique et du Moyen-Orient. Celui du Plan solaire méditerranéen a pour objectif d'exporter vers l'Europe, d'ici 2020, 20 GW d'électricité créée grâce aux énergies renouvelables. Par ailleurs, Rouiba Eclairage, une société publique, reprise en 2009 par Sonelgaz, dédiée au développement des énergies renouvelables, entrera en activité à partir de fin 2012, a annoncé le PDG du groupe Sonelgaz. A noter que ce dernier vient d'acquérir la Société nationale d'appareils de mesure et de contrôle (AMC), sise à Sétif, à titre gracieux. Dotée d'un capital social de 1,4 milliard de dinars, l'entreprise bénéficiera d'un programme d'investissement pour assurer sa modernisation et son développement, selon les explications de M. Bouterfa.