Depuis 2007 des dizaines d'autres citoyens ont afflué vers les bidonvilles de Sidi Youcef Plus de 30 familles de la localité de Sidi Youcef à Beni Messous ont quitté ces dernières années le foyer familial et ont élu domicile dans le bidonville La Carrière. Le déménagement a été effectué sans bruit, sans camions ou autres moyens logistiques, puisque les familles en question habitaient dans des appartements situés dans les cités limitrophes, seuls quelques mètres séparent leurs anciens logements du bidonville. La plupart de ces citoyens ont bénéficié d'appartement, il y a près de 10 ans, ce qu'ils confirment . «Allah ghaleb, avec le temps, les F3 se sont avérés exigus», explique un habitant. Il dit avoir quitté le logement familial après son mariage. «J'ai un frère qui va se marier prochainement, et d'autres encore célibataires, l'appartement ne m'appartient pas, il est à mes parents», révèle-t-il. «Je me suis retrouvé dans l'embarras, il fallait que je me débrouille maintenant que je suis père de famille», ajoute notre interlocuteur. Il affirme ne pas avoir opté pour une baraque de zinc de gaieté de cœur. A l'image des autres habitants des bidonvilles de Sidi Youcef, ce jeune, employé dans une société publique, avoue qu'avec son modique salaire de 20 000 DA par mois et une famille à charge, il est dans l'incapacité de louer un appartement habitable. Une situation de précarité dans laquelle se trouvent plusieurs autres citoyens. C'est pourquoi il est à craindre la généralisation du phénomène en l'absence de nouveaux programmes de relogement en mesure de répondre à la demande de plus en plus croissante. Depuis 2007, apprend-on sur place, des dizaines d'autres citoyens ont afflué sur les bidonvilles de Sidi Youcef. «Ce sont tous des cas sociaux, ils ont frappé à toutes les portes avantd'échouer dans cette cité anarchique», raconte un autre habitant. Actuellement, le bidonville La Carrière abrite 138 familles qui survivent et essayent, tant bien que mal d'y mener une vie normale. Selon nos interlocuteurs, les autorités locales ont brillé par leur absence, et le peu de commodités de vie disponibles n'étaient possibles que grâce aux efforts des résidants. L'eau et l'électricité ont été piratées, après le refus des services concernés d'effectuer les raccordements d'une manière légale. Quant au réseau d'assainissement, les habitants des baraques ont branché leurs eaux usées sur les regards des bâtiments limitrophes. «Nous avons beaucoup souffert des odeurs nauséabondes et de l'insalubrité des fosses septiques. Après le refus de la mairie, nous avons effectué par nous mêmes les travaux», souligne, un citoyen. Les résidants de ce site bidonville affirment également avoir saisi à maintes reprises les autorités locales pour un éventuel relogement. Mais le rêve risque de tarder encore, cela d'autanque le nombre de bidonvilles dépasse le millier. Par ailleurs, les habitants de la localité de Sidi Youcef réclament la réalisation d'une mosquée. Selon eux, un budget ainsi qu'un lot de terrain ont été dégagés à cet effet, mais les travaux de construction tardent à commencer.