Plus d'une trentaine de familles de haï El Djorf, au Douar Belgaïd, dans la Daïra Bir El Djir, habitent des maisons précaires fabriquées à base de tôle et vivent dans des conditions indécentes. Depuis plusieurs années pour la plupart d'entre eux. «L'insalubrité, les rats et même les serpents font partie du décor de ce quartier, empoisonnant la vie d'une trentaine de familles y vivant. Nous sommes totalement exclus et privés de nos droits les plus élémentaires», dira le dénommé Abdelkader Bouhadef qui dit vivre dans ce bidonville avec sa famille depuis 1988. Celui-ci ajoute : «C'est, quand même, curieux que les autorités locales ne se rappellent de notre existence que pendant les échéances électorales… Nos droits, en tant que citoyens, sont complètement bafoués, et nos enfants souffrent de maladies d'allergie et d'asthme. Ils subissent les conséquences de l'incinération des déchets qu'effectuent souvent certains individus à proximité de nos maisons. En outre, ce bidonville est envahi par les chiens et les chats errants». Quant à Youcef Abdel Nacer, un handicapé qui habitait, il y a quelques années, avec son épouse et ses enfants à Khemisti (ex-Fernand ville), il dira : «Je vis dans ce bidonville depuis mon divorce. Je ne travaille pas, et je n'ai aucune autre ressource financière, à l'exception de la prime de l'aide sociale de trois mille dinars. J'appelle les autorités locales à nous sauver de cette misère. L'un de mes quatre enfants âgé de 13 ans a contracté une maladie étrange lorsqu'il avait 5 ans. Depuis, il prend une injection tous les 21 jours, une injection qui coûte 150 dinars. Selon les médecins, mon enfant a contracté cette maladie à cause de l'insalubrité et de l'humidité dans lesquels nous vivons». Il y a lieu de souligner, également, que, parmi les familles résidant dans ce bidonville, certaines ont échappé aux menaces du terrorisme pendant la décennie noire. Parmi celles-là, la famille Mokhtari Machkour, dont le chef dira : «Nous avons échappé à la terreur du terrorisme, et, depuis notre arrivé ici, notre cas n'a pas été pris en charge. Nous sommes des gens pauvres, et nous ne pouvons plus continuer à vivre dans de telles conditions. Nous avons fait plusieurs correspondances aux autorités locales et aucune d'entre elle n'a suscité de réaction positive». Ces familles disent avoir perdu tout espoir de se voir un jour relogées dans des logements neufs, tel que le dit M. Dahdaha, qui habitait auparavant dans des conditions similaires aux Genêts, au pied des falaises, depuis 1967, et qui a aménagé dans ce bidonville pendant la décennie noire. «Les conditions dans lesquelles nous vivons sont inadmissibles, voire même indécentes. Les ordures, les rats, et même les serpents, font partie du décor de notre vie. Personne ne peut supporter de vivre dans de telles conditions», disent ces interlocuteurs qui ajoutent : «Même la scolarité de nos enfants a été affectée par ces conditions de vie. Nous habitons des baraques fabriquées en tôle et, pendant l'hiver, nous n'arrivons pas à dormir, notamment, lorsqu'il vente. Notre cadre de vie est devenu de plus en plus insalubre, voire même infecte. D'ailleurs, depuis quelque temps, il y a une invasion de puce dans notre quartier. Nous sommes de plus en plus exposés aux risques multiples de contracter des maladies». Concernant ce problème, le président de la commune de Bir El Djir, Moakkat Bachir, dira : «Ces familles habitent depuis des années ce lieu qui n'est pas habitable. Ceci dit, il y a lieu de relever que nous cherchons, à ce jour, les solutions les plus aptes susceptibles à mettre fin à ce problème des habitations illicites qui prolifèrent de plus en plus».