Les habitants ont observé un sit-in la semaine dernière et ne comptent pas se taire. Les habitants du bidonville «La Carrière», dans la commune de Heuraoua, ruminent leur colère depuis quelques jours et dénoncent la volte-face du wali délégué. Ce dernier, affirment-ils, est revenu sur l'engagement de son prédécesseur de les reloger, avant le mois de juillet prochain à la cité 1430 Logements, en construction sur le territoire de la commune. Selon des habitants rencontrés sur place, le premier responsable de la wilaya déléguée les a informés, lors d'une réunion tenue la semaine dernière, qu'il ne peut leur promettre de les recaser dans ce site. «Il nous a indiqué que la décision d'attribution des logements le dépasse», raconte un habitant qui a assisté à la réunion. Pourtant, «l'ex-wali délégué s'est engagé solennellement à nous faire bénéficier d'appartements au niveau de ce projet». «Faute d'une solution concrète, il n'a pas trouvé mieux que de nous recommander de faire preuve de patience». Les habitants disent ne rien comprendre à ce brusque changement de cap et dénoncent le revirement des autorités locales. «Ils nous ont toujours assuré que ce projet nous est destiné, et maintenant, ils comptent y reloger des étrangers», se plaint un habitant. «C'est injuste, l'année passée, c'était le secrétaire général de la wilaya délégué qui est venu en personne nous informer que nous serons recasés au niveau des 1430 Logements aussitôt le chantier achevé. Cette décision a été aussi confirmée par le maire», souligne-t-on. Les habitants indiquent avoir observé, la semaine passée, un rassemblement devant le siège de l'APC et affirment qu'ils ne comptent pas se taire. D'ailleurs, ils s'opposent à toute proposition de relogement en dehors de leur municipalité. «Je n'accepterai pas de quitter le territoire de la commune, je crains pour le rendement scolaire de mes enfants», s'est plaint un père de famille, ajoutant que «cet avis est partagé par tous les résidants». Il est à relever que cette cité existe depuis l'indépendance et figure parmi les plus anciennes de la capitale. Une première opération de relogement y a été effectuée à la fin des années de 1980. Le nombre de familles recensées en 2007 était de 242, leur nombre a atteint maintenant 396. Les résidants se plaignent, notamment, de l'absence de conditions d'hygiène, à cause du non-raccordement de leur baraque au réseau d'assainissement.Une canalisation principale passe à côté du bidonville, les baraques adjacentes ont été raccordées, alors que la plupart évacuent leurs eaux usées dans des fosses septiques. Bien que toutes les baraques aient été raccordées au réseau d'AEP et d'électricité, grâce aux cotisations des résidants, la vie dans ce site demeure néanmoins insupportable. «J'ai un enfant asthmatique, sa maladie est due à l'humidité de la cabane que j'occupe. Je crains le pire à l'avenir à cause du manque d'hygiène», se désole notre interlocuteur, précisant que «le wali délégué doit comprendre que l'on ne peut plus attendre dans ces conditions inhumaines».