Les habitants du village Thanagout, situé au nord de la ville de Haïzer (wilaya de Bouira), ont vécu pendant plusieurs années sous le diktat des groupes islamistes ayant écumé la région. Personne n'a été épargné par la folie islamiste. Les villageois ont subi les effets dévastateurs des groupes de l'ex GIA. Le début du mois d'août 1994 marquera à tout jamais l'esprit de la population lorsque celle-ci a décidé de quitter son village. Elle a abandonné maisons, terres et surtout les cheptels, son unique source de vie. Après plus d'une décennie et avec l'amélioration des conditions sécuritaires dans la région, les habitants veulent y retourner. Certaines familles avaient élu domicile dans la ville de Haizer. D'autres, les plus aisées, avaient carrément fui la wilaya. «Plus d'une cinquantaine de familles ont déserté le village et à cette époque nous n'avons pas le choix, nous étions abandonnés», affirme Hocine, un villageois concerné. Dans une correspondance adressée au wali de Bouira, les habitants demandent aux pouvoirs publics de prendre en charge le cas de ce village. Ils réclament notamment des projets de développement, tels qu'une école, un réseau d'alimentation en eau potable, de l'électricité, l'assainissement et autres aides dans le cadre de l'habitat rural en vue de permettre aux familles de regagner leurs terres. Les habitants de Thanagout soulignent que le village est dépourvu de tout. Les pouvoirs publics ont réalisé uniquement la route reliant ledit village à Haizer. «Les villageois veulent y retourner, mais nous avons besoins de l'aide. Nos habitations sont dans un état précaire», soulignent-ils dans leur correspondance.