Dans son bulletin de conjoncture évaluant les tendances monétaires et financières au premier semestre 2005, la Banque d'Algérie affirme que les performances financières soutenues des années 2000-2004 ont permis au pays d'asseoir une stabilité financière consolidée par la solidité de la position financière extérieure, la « soutenabilité » de la dette publique et la stabilité monétaire. En effet, selon les chiffres de la Banque d'Algérie, les performances financières se sont traduites par une très bonne « soutenabilité » de la dette extérieure « avec un ratio du service de cette dette qui tombe sous la barre des 12,6% en 2004 » alors qu'il était de 39,1% en 1999. Le stock de la dette extérieure de l'Algérie à moyen et long termes a reculé à 19,1 milliards de dollars à fin juin 2005 contre 21,4 milliards de dollars à fin 2004, souligne encore la Banque centrale. La stabilité monétaire s'est également traduite, note-t-on encore, par un taux de croissance de la masse monétaire de seulement 11,4% en 2004 contre 22,3% en 2001, contribuant à la maîtrise de l'inflation, ramenée durant les 9 premiers mois de l'année à 2,2% contre 4,7% pour la même période de 2004. La solidité de la position financière extérieure, ajoute la même source, s'est renforcée aussi grâce aux réserves de change qui ont atteint 47,04 milliards de dollars à fin juin 2005 contre 43,1 milliards de dollars à fin 2004. « Cet important niveau des réserves de change constitue un bon ancrage pour la stabilité financière et pour la politique de stabilisation du taux de change effectif réel du dinar poursuivie par la Banque d'Algérie à travers ses interventions sur le marché interbancaire des changes », souligne l'autorité monétaire, avant d'ajouter que ces réserves constituent aujourd'hui « un important élément de sécurité financière extérieure ». Les tendances monétaires et financières et leur évolution témoignent, affirme l'autorité monétaire, « des bonnes conditions financières de l'économie nationale et de la solidité de ses fondamentaux ». Ainsi, évoquant les importations de marchandises, comme indicateur de l'évolution de la balance des paiements extérieurs, la même source relève une augmentation de 1,84 milliard de dollars au premier semestre 2005. Concernant les sorties de capitaux, la même période indiquée s'est caractérisée, selon la Banque d'Algérie, par « une forte augmentation (d'un milliard de dollars) des transferts sur l'extérieur (hors intérêts de la dette), notamment au titre des transferts des associés ». Le montant des exportations d'hydrocarbures s'est élevé à 21,06 milliards de dollars au premier semestre 2005, et ce, grâce « une conjoncture favorable des prix du pétrole et une augmentation des volumes », souligne la Banque d'Algérie. Les exportations hors hydrocarbures, quant à elles, sont évaluées à 0,34 milliard de dollars, marquant ainsi un recul par rapport à 2004 où elles ont été évaluées à 0,52 milliard de dollars. La Banque d'Algérie précise par ailleurs que l'année 2005 se caractérise par l'envolée des créances nettes de l'Etat sur le système bancaire, soit 357,3 milliards de dinars à fin juin 2005. Le Trésor public continue d'accumuler des épargnes financières importantes reflétant par là la viabilité des finances publiques, note-t-on encore. Les crédits à l'économie, quant à eux, ont connu une croissance au 1er semestre 2005 en raison, principalement, de l'envolée des crédits au secteur privé estimés à 22%.