417 lettres de rappel ont été envoyées aux différentes institutions financières en 2004. Les banques algériennes ne sont pas dotées d'un système fiable d'analyse et de gestion des risques. C'est, en substance, ce que révèle le rapport élaboré par la Banque d'Algérie, portant sur «les tendances monétaires et financières pour l'année 2004», qui a été présenté hier, à l'APN, par M.Mohamed Laksasi, gouverneur de la Banque d'Algérie. Le débat n'a pas suscité, contrairement à ce qui a été attendu, l'engouement des députés, qui étaient très peu nombreux hier, à l'hémicycle de l'APN, dénonçant le retard pris dans la distribution du rapport, qui, notons-le, n'a été remis qu'hier matin aux députés. Le rapport en question consacre une bonne partie à la réforme bancaire. M.Laksasi a tenté, en vain, de convaincre les députés des efforts déployés par les autorités concernées dans ce sens. Mais son intervention révélait, en fait, le grand malaise qui ronge la place. On apprend, à ce sujet, que 417 lettres de rappel ont été envoyées aux différentes institutions financières en 2004, contre 296 en 2003 qui ont permis de réaliser 55 interventions. Des enquêtes spécifiques ont été menées par les services de la Banque d'Algérie dans quatre établissements financiers. Par ailleurs, un contrôle général a été mené au niveau de six banques et 9 établissements financiers depuis 2002, révèle l'orateur. Les résultats de l'enquête ont démontré «l'existence de plusieurs lacunes au niveau des dispositifs ayant trait à l'octroi des prêts». Parallèlement à cela, il importe de souligner la bonne reprise des crédits à l'économie en 2004, cet agrégat a enregistré un taux de croissance de 11,22% avoisinant celui de la masse monétaire 11,4%. Le premier semestre 2005 s'est caractérisée par une croissance plus forte 1,2 1% des crédits à l'économie. Cette forte croissance du crédit à l'économie s'explique principalement par l'envolée des crédits au secteur privé, alors que commence à apparaître le phénomène de créances non performantes sur ce secteur. L'augmentation des crédits au secteur public n'est, pour sa part, que de 4,3% au premier semestre 2005. La sonnette d'alarme est ainsi donnée par le premier responsable du secteur qui a voulu dédramatiser l'ampleur des scandales financiers, en soulignant que «l'Etat contrôle parfaitement la situation, et que toutes les mesures seront prises pour mettre fin à la dilapidation de l'argent public». Le rapport fait référence à 9178 infractions relatives aux opérations de domiciliation contre 3400 en 2003. Dans un autre chapitre, M.Laksasi, s'est attardé sur la mise en place effective des systèmes de paiement avant fin 2005 «qui constituera le principal volet de la modernisation des opérations bancaires». «C'est un élément-clé pour l'amélioration durable de l'intermédiation bancaires», a-t-il ajouté. Il est, par ailleurs, revenu sur les performances financières soutenues des années 200-2004, qui «ont permis d'asseoir la stabilité financière qui a connu une consolidation en 2004 et au premier semestre de l'année 2005». La stabilité monétaire en Algérie est ainsi bien ancrée sur la solidité marquée de la position des réserves officielles de change. Les arguments avancés par M.Laksasi n'ont pas convaincu les rares députés présents au débat. Certains d'entre eux ont même «accusé le gouvernement d'être complice dans cette situation». Hassan Laribi, député d'El Islah, a proposé l'ouverture d'un débat public en présence du gouvernement. Sur les 89 amendements proposés par les députés, lors des débats sur la loi de finances, 9 seulement ont été retenus par la Commission des finances, selon une source parlementaire. Parmi ces amendements, on retiendra le rejet de l'article ayant trait à la majoration de la vignette automobile, ainsi que les modifications des tarifs du timbre des assurances pour les véhicules. La commission a validé le consensus trouvé autour de la formule de gré à gré pour la cession du patrimoine industriel, qui sera appliquée uniquement dans quatre wilayas, en l'occurrence, Alger, OranAnnaba, et Constantine. Quant aux autres wilayas, l'article amendé prévoit de maintenir la formule de vente aux enchères publiques. L'autre amendement retenu a trait au report de l'échéance fixée aux banques pour la mise en oeuvre des procédures de la traçabilité bancaire, qui devraient entrer en vigueur à compter de septembre 2006. La commission a validé trois nouveaux articles, parmi lesquels, on citera celui relatif aux avantages fiscaux donnés pour les moudjahidine dans le cadre de l'achat de véhicules neufs de l'étranger, rejetant, par ailleurs, l'élargissement de ses avantages aux veuves des chouhada. Enfin, notons que la commission a rejeté toutes les propositions faites par l'opposition, notamment celle portant sur l'interdiction de l'importation des boissons alcoolisées faite par El Islah. En fait, n'ont été retenus par la commission, selon nos sources que les amendements proposés par les partis de l'Alliance.