«L'Eglise protestante de Tizi Ouzou vient d'être la cible d'une nouvelle menace aussi brutale qu'injustifiée», lit-on dans une déclaration signée par Mustapha Krim, président de l'Eglise protestante d'Algérie, qui précise que le wali vient de leur notifier une mise en demeure d'arrêter des travaux et de démolir ceux engagés dans leur église sise à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. M. Chellah, l'un des pasteurs de la même Eglise, joint hier au téléphone, soutient que les travaux engagés ne consistent pas en l'extension externe des locaux mais il s'agit, dit-il, de la réalisation d'une dalle pour «se prémunir des agressions auxquelles sont fréquemment exposés les fidèles». «Ces travaux d'extension ont été entamés à l'intérieur de la structure pour assurer la protection de ce lieu de culte et la sécurité des membres de la communauté contre les agressions récurrentes. Depuis une dizaine d'années, pierres, débris de verre, bouteilles et barres de fer sont jetés contre les fidèles par des délinquants identifiés, mais qui continuent à jouir d'une curieuse impunité. Nos requêtes auprès des autorités et nos plaintes auprès de la police sont restées sans suite», précise le même pasteur qui qualifie «cette attitude de discriminatoire». Le même pasteur reconnaît toutefois que l'extension externe de leur infrastructure doit être soumise à une autorisation des pouvoirs publics conformément à la réglementation en vigueur. «On n'a pas l'intention de faire des travaux d'extension de notre église avant l'obtention d'une autorisation», a-t-il dit. Par ailleurs, tout en rappelant le saccage des locaux de l'église Tafat, en janvier dernier, M. Chellah ajoute : «Nous avons sollicité une protection policière pour sécuriser le site, au moins, lors des jours de culte, mais le wali nous a opposé une fin de non-recevoir.»