Le meurtre de Sarah Benouis, jeune adolescente de 14 ans tuée et violée à la Mecque, est jugé tellement délicat par nos responsables politiques que personnes ne préfèrent visiblement l'aborder. C'est un constat que les Algériens ont pu vérifier encore lundi matin lorsque Halim Benattallah, secrétaire d'Etat en charge de la communauté algérienne à l'étranger, s'est distingué sur la matinale de la Chaîne III par une fuite en avant scandaleuse dans ce dossier brûlant. "Le dossier est entre les mains de la Justice Saoudienne", s'est-il alors contenté de déclarer quand on l'a interrogé sur les suites de ce crime abominable qui a bouleversé toute l'Algérie. Pis encore, Halim Benattallah ne croit pas vraiment que Sarah fut assassinée à la Mecque ! "Dire que Sarah a été tuée à La Mecque, reste à vérifier", a-t-il confié en direct à la radio. Avec une telle déclaration, Halim Benattallah, le premier concerné par ce dossier, risque de défrayer la chronique. Et pour cause, alors qu'il n'a même pas daigné donner encore plus d'explications, il a tout de même réussi à jeter le doute sur les circonstances de la mort de Sarah ! Et pourtant, la presse saoudienne a elle-même reconnu qu'il y a bien eu un viol et un meurtre dans un hôtel à la Mecque. Un journal Saoudien a carrément argumenté ses propos en citant le rapport du médecin légiste après l'autopsie du corps de Sarah. Halim Benttalah détient-il des informations qui contredisent cette version des faits ? Il ne le dira pas. Alors à quoi sonne cette sortie médiatique ? La morale et sa responsabilité en tant que secrétaire d'Etat lui dictent le devoir d'intervenir dans cette affaire scabreuse qui a endeuillé des familles Algériennes et plongé dans le désarroi tous les pèlerins présents à la Mecque à ce moment-là. Et ben malgré cela, pas un mot de plus sur le crime d'une jeune mineure compatriote ne sera prononcé par notre secrétaire d'Etat en charge de la communauté algérienne à l'étranger ! Pourquoi une telle réserve ? Un crime aussi abject ne nécessitera-t-il un peu plus d'engagement de nos autorités publiques ? La famille de la défunte ne mérite-t-elle pas un peu plus de soutien à l'heure où la Justice Saoudienne inculpe deux Yéménite pour le crime de leur fille ? A toutes ces questions, Halim Benattallah n'a effleuré aucune réponse. Nos autorités ont-elles peur de fâcher leurs homologues saoudiens en abordant publiquement cette affaire ? Cette interrogation est on ne peut plus légitime au regard des réaction successives des diplomates Algériens qui ne reconnaissent même pas que Sarah fut sauvagement violée avant d'être assassinée par la suite ! Quoi qu'il en soit, il faut bien le dire, Sarah méritait beaucoup mieux qu'une telle indifférence et une nonchalance honteuse de la part de notre diplomatie.