Les habitants menacent de couper la route qui relie la commune d'Ouled Yaïch au centre-ville de Blida si les autorités locales ne prennent pas en charge leurs doléances. Une trentaine de cas d'hépatite A ont été détectés, ces derniers jours, à la cité des Oliviers, située à un kilomètre à l'ouest du centre-ville de Blida. Pis encore, le même nombre de personnes atteintes est aussi signalé au niveau de la cité Kamarise, qui jouxte celle des Oliviers. Au niveau de la cité des Oliviers, les habitants déplorent le fait que les autorités locales n'aient pas lancé au moment opportun une enquête épidémiologique pour trouver les vraies causes de cette maladie, alors que le représentant du bureau d'hygiène de la commune de Blida (annexe du 19 juin) n'aurait même pas daigné faire un tour dans leur quartier. Sur le tronçon routier traversant les cités en question, des travaux de creusage ont été entamés pour chercher un éventuel contact entre le réseau d'AEP et le réseau d'assainissement. Les hantises sont des plus grandes et les rebouteurs (des guérisseurs traditionnels sollicités pour traiter les cas d'hépatite A ou B) se trouvant au voisinage des quartiers touchés n'ont pas pu, ces derniers jours, satisfaire le rush des habitants qui craignent d'être affectés par cette maladie. «Plusieurs rebouteurs qui travaillaient seulement deux jours par semaine auparavant, offrent leurs services, depuis le déclenchement de la maladie, tous les jours de la semaine, même le vendredi», atteste un habitant de la cité Kamarise. L'angoisse des habitants de la cité des Oliviers est manifeste. Ils affichent clairement leur colère face aux conditions de vie lamentables dans leur quartier depuis au moins trois ou quatre mois. La qualité de l'eau est mise en cause quant à la prolifération inquiétante de l'hépatite qui a touché plusieurs foyers. L'un des habitants, certificats médicaux à la main, atteste que quatre enfants appartenant à sa famille sont victimes d'une hépatite A. Un autre nous a brandi une bouteille de plastique remplie d'eau du robinet, de couleur jaunâtre, qui, après décantation, laissait se déposer une bonne couche de terre. L'odeur puante de l'eau fait craindre le pire. Cette eau, nous affirment des habitants, est dans cet état de turbidité depuis au moins trois à quatre mois et toutes les doléances envoyées à qui de droit sont restées sans réponse. «Pour retenir les matières en suspension et des tas d'autres objets comme des plumes d'oiseau, des granulats et des argiles qui se putréfient, nous sommes obligés de mettre des compresses sur les compteurs d'eau ou des filtres sur nos robinets», explique un habitant de la cité des Oliviers. Les citernes d'eau dépêchées sur les lieux sont payées par les habitants à raison de 1400 DA à 1500 DA par citerne, alors que pour se désaltérer ils sont obligés d'acheter de l'eau minérale dont «le prix a basculé ces derniers jours», assurent nos interlocuteurs. Les habitants menacent de couper la route qui relie la commune d'Ouled Yaïch au centre-ville de Blida si les autorités locales ne prennent pas en charge leurs doléances, en trouvant des solutions aux problèmes qu'ils vivent depuis quelques mois. Contacté par nos soins, le premier responsable du laboratoire de référence de la wilaya de Blida a bel et bien confirmé, après analyses, l'existence de coliformes fécaux dans l'eau des robinets. Cela sous-entend qu'il y a eu intrusion des eaux usées dans le réseau de l'eau potable des quartiers en question. Pour le directeur de l'Algérienne des Eaux de la même wilaya, la pollution des eaux potables a été déclarée officiellement le 7 septembre dernier. «Nous avons, tout de suite après, procédé à la coupure de l'alimentation en eau des cités concernées par cette pollution, avant de lancer des travaux pour situer le point d'intrusion. Finalement, on en a trouvé deux (impasse C et D), en amont de la cité des Oliviers et la situation est désormais maîtrisée», insiste notre interlocuteur, avant de poursuivre : «Les réparations nécessaires ont été faites. Néanmoins, les réseaux d'AEP et d'assainissement des quartiers touchés par la pollution doivent être refaits vu leur vétusté. Cela dans le but d'éviter ce genre d'incidents.»