Il y a à peine quelques mois, les retraités de la vallée Sud de la wilaya de Tizi Ouzou ont accueilli avec une immense joie l'ouverture de l'antenne locale de leur caisse nationale de retraite (CNR) à Draâ El Mizan au niveau du siège de la CNAS, mais ils durent vite désenchanter car leurs problèmes ne sont pas près d'être réglés pour autant. En effet, l'unique guichet mis en service doit faire face à tous les retraités des 14 communes des 4 daïras de Ouadhias, Boghni, Draâ El Mizan et Tizi Gheniff, dont le nombre toujours croissant est considérable. Aussi, le préposé à ce guichet qui reçoit quotidiennement pas moins de 300 personnes ne peut satisfaire tout le monde malgré sa bonne volonté et sa disponibilité à travailler jusqu'à 17h pendant ce mois de Ramadhan. « Il m'a fallu pas moins de cinq jours à faire la chaîne pour obtenir une attestation de revenus », nous confie avec dépit Ammi Ali, un ancien footballeur et ancien travailleur de l'ex-Sonacome, alors qu'il habite à quelques centaines de mètres dudit bureau. Qu'en est-il alors de toutes ces personnes âgées qui viennent des confins du Djurdjura ou des communes éloignées à l'exemple de M'Kira ou Agouni Gaghrane ? Interrogé sur d'éventuelles solutions, un des contestataires, en l'occurrence Essaïd Ouhadda, un jeune retraité de l'ex-EMPC de la localité qui ne porte aucun stigmate d'avoir trimé des années durant devant les machines, mais qui garde ce réflexe d'ancien syndicaliste revendicatif, dira avec conviction : « La première solution à nos problèmes et la plus urgente est l'ouverture d'un second guichet avec l'affectation d'un second fonctionnaire. Quant à la deuxième solution, et qui est réalisable, réside dans la décentralisation de cette antenne en plaçant une autre à Boghni ou à Ouadhias et chacune d'elle prendra en charge deux daïras. » En attendant, les vieux retraités continuent comme lors de l'ancienne ère de faire la chaîne dès l'aube. Le repos tant mérité pointera-t-il dans les meilleurs délais ?