La famille Soler est revenue à son Zéralda natal pour revivre les images de son enfance. Profitant de son bref séjour à Alger un couple de pieds- noirs a rendu visite au siège d'El Watan, il s'agit de l'ancien coureur cycliste de l'US Hussein Dey de l'époque coloniale et de l'OMSE ( équipe de St Eugène à Alger actuellement Bologhine). Vincent Soler (83ans), et son épouse Josette (76 ans), ne ratent pas une occasion pour revenir sur les lieux de leur naissance. Il est vrai que ces derniers temps les visites à leur ville natale se font de plus en plus espacées. L'âge et la situation sécuritaire y sont pour beaucoup.D'ailleurs, la dernière virée à Alger pour la famille Soler remonte à très loin. Cela fait vingt-deux ans que les Soler n'ont pas vu le «merveilleux soleil d'Algérie». Vincent Soler est né à Zéralda en 1928. Il évoque toujours avec émotion ses souvenirs d'Algérie. Malgré le poids des ans, M. Soler a une excellente mémoire pour raconter ses meilleurs moments d'enfance et d'adolescence passés dans la sympatique ville cotière de Zéralda qui l'a vu naître. «Il faisait bon vivre, avec cet air marin qui me manque tant ces dernières années», dira t-il nostalgique. Josette Soler, quant à elle, est née «à côté de Zéralda», dira t-elle. «A Guyotville» ajoute t-elle fièrement. Aïn Bénian aujourd'hui, Guyotville se trouve à quelques encablures de Zéralda. Vincent Soler a été un grand sportif et son amour pour la petite reine reste intact. Il s'était fait beaucoup d'amis avec une particularité notamment pour les Kebaïli, Zaâf, Zaidi, anciens grands cyclistes qui avaient fait la gloire du vélo algérien, en remportant plusieurs titres nationaux et internationaux. «Même si je n'ai jamais décroché un titre au cours du Tour d'Algérie, ou dans les différentes compétitions organisées à travers mon pays natal, j'ai donné du fil à retordre à mes amis Zaâf, Zaidi, Kebaïli. Car j'étais toujours dans le peloton de tête. D'ailleurs, il m'arrivait souvent d'occuper la 10e où la 15e place. Toutes les compétitions se déroulaient dans un bon esprit sportif. Ma dernière participation remonte à l'occasion de la compétition de L'écho d'Alger en 1956». Vincent Soler ne manquera pas de nous signaler qu'il avait tenté une courte carrière professionnelle durant l'année 1951, mais sans trop de succès. «Ce fut un début prometteur puisque je suis parvenu à me distinguer à deux reprises au Tour de France (1951 et 1952) en finissant à la 35e et 36e rang. C'est un exploit.» M. Soler était un spécialiste grimpeur qui parle avec passion de son sport favori. Mais la déchirure revient à chaque fois qu'il évoque sa Zéralda natale. La famille Soler est retournée en France (Cavaillon) en 1961. Elle n'a jamais pu s'adapter à cette nouvelle vie. «Le sort a voulu que je retourne en France, avant l'indépendance de l'Algérie.J'ai travaillé sept années dans la gendarmerie comme chauffeur du colonel. Je n'ai jamais eu un sentiment de peur ou d'insécurité. Les gens ont tout le temps fait preuve de gentillesse envers moi et ma famille». M. Soler, qui compte revenir une autre fois avec ses deux enfants, n'a pas manqué de lancer un appel afin de relancer le cyclisme algérien. Avant son retour en France il n'a pas manqué de rendre visite à ses amis de la petite reine, à savoir Kebaïli et Zaâf toujours très contents d'accueillir une ancienne figure du sport national.