Lors de son intervention à l'APN, le ministre de la Communication a soulevé un tollé de la part des partis politiques de l'opposition qui n'ont pas apprécié que leurs activités soient reléguées au chapitre du fait anodin sans emprise sur la réalité. La majorité des Algériens juge «médiocre» le rendement de la Télévision algérienne dans tous les domaines. Les téléspectateurs ne se reconnaissent pas dans le modèle véhiculé par el yatima. Une chaîne qui reflète, selon eux, l'image d'un pays sous-développé. Les pouvoirs publics ont-ils conscience de cette situation tant décriée par les Algériens ? L'on assiste aujourd'hui à «un semblant de transparence» dans le traitement de l'information. S'agit-il d'une nouvelle vision basée sur une véritable réforme des programmes ou d'un simple replâtrage ? Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a écarté, jeudi à l'Assemblée populaire nationale, le recours dans l'immédiat à l'ouverture du champ médiatique, mais il a reconnu publiquement la faiblesse et la médiocrité des programmes diffusés par l'Unique, notamment pendant le mois de Ramadhan. Etant désolé de cette situation, le ministre s'est excusé auprès des téléspectateurs pour les agressions visuelles du petit écran. Il a expliqué que des changements sont en train de se faire au niveau de cette chaîne afin d'améliorer ses prestations et offrir un meilleur service public à la hauteur des aspirations des citoyens : «La Télévision nationale commence à faire un bon travail, et ce, conformément aux nouvelles orientations données par le président de la République», a noté M. Mehal. Dans ces orientations, explique-t-il, il est clairement signifié qu'on ne peut ignorer les grandes réalisations du pays, tout comme on ne peut aussi passer sous silence les aspirations de la population. Améliorer le service public Ce qui implique qu'il faut diffuser le meilleur et le pire ! «Pour réaliser un travail équilibré, il faut rapporter les insuffisances et, en même temps, donner la parole à toutes les parties concernées», a souligné le représentant du gouvernement. Interrogé par un député du FNA sur la problématique de l'accès aux sources d'information pour les journalistes et le refus de couvrir les activités des partis de l'opposition, M. Mehal a répliqué que la couverture par la Télévision des activités des partis politiques doit tenir compte de leur importance, qualifiant d'«inutile» leur passage à l'antenne s'il ne s'agit que d'activités ordinaires. «Si un parti politique anime une conférence de presse pour annoncer sa position par rapport à un dossier d'actualité on lui assure la couverture, mais s'il anime un point de presse pour dire n'importe quoi, il est a mon sens révolu, le temps où les activités étaient organisées dans le but de passer à la télévision», a souligné l'orateur, qui estime que dorénavant, la couverture d'une quelconque activité se fera en fonction de l'importance de chaque acteur. Pourtant, l'Unique a couvert et couvre toujours les activités inutiles de certaines formations politiques !Dans ce contexte, le ministre de la Communication aurait dû, dans la foulée, définir ce qu'est une activité ordinaire et une activité revêtant un caractère super-important ! Concernant l'accès à l'information, Mehal pense qu'il s'agit là d'une culture à développer entre la source et le média car ni le journaliste ni l'institution ne peuvent décider de l'accès aux sources d'information, rappelant au passage que l'accès aux sources d'information n'est pas chose aisée, même dans les pays les plus développés dans ce domaine. Le ministre a en outre souligné la nécessité de lutter contre les agissements condamnables qui ont porté atteinte à la profession et de consacrer une relation de respect entre le journaliste et la source d'information. M. Mehal a invité toutes les personnes détentrice de l'information à permettre au journaliste d'y accéder, à charge pour ce dernier de faire montre de professionnalisme. S'agissant de la création de nouvelles chaînes de télévision, M. Mehal a indiqué que le problème ne se situait pas au niveau de leur création mais plutôt au niveau des capacités matérielles nécessaires, notamment la possibilité de produire des programmes à même d'assurer une diffusion non-stop.