L'activité partisane demeure à son plus bas niveau malgré la profusion des défis. Pendant le ramadan et juste après ce fut et c'est apparemment encore le calme plat côté classe politique. Néanmoins, quelques tentatives de sortie de la léthargie se ressentent tant bien que mal. En catimini, certaines formations entrevoient déjà l'échéance de la présidentielle de 2004. C'est le cas du fameux groupe des quatre. Mais «la majorité silencieuse» juge ce rendez-vous encore loin et préfère s'occuper d'abord du ménage interne. A ce propos, le RND réunira aujourd'hui son conseil national, avec à l'ordre du jour «une appréciation critique des élections législatives et locales précédentes», en attendant le congrès du parti qui coïncidera presque avec celui du FLN au printemps 2003. Lequel FLN tente un retour sur le devant de la scène à travers une journée d'étude parlementaire sur la Constitution. Du côté de l'opposition, on retiendra quelques timides sorties en rapport avec les droits de l'Homme, les ârchs...Ainsi, réunion sur réunion, le PT préfère discuter intra-muros des questions sensibles que sont les privatisations et la violence. La situation dans le camp islamiste n'est pas forcément meilleure. El-Islah, mastodonte à l'APN , et bien qu'ayant pour dada les questions internationales, entend faire sa rentrée politique en privilégiant l'intérieur sur l'extérieur. Dans un communiqué sanctionnant une réunion de son bureau politique, le parti de Djaballah rebondit sur les méfaits du «tout-sécuritaire» et fait l'éloge de la concorde nationale. Il demande la levée de l'état de siège et, comme les autres, il insiste sur le nécessaire respect des droits collectifs et individuels, avec comme leitmotiv la libération des détenus d'opinion. De nombreux observateurs trouvent ce discours «peu balaise», voire laconique, devant les défis de l'heure auxquels la nation fait face. C'est que, hormis un Djaballah qui «communique» comme par devoir, du fait de sa présence à l'APN, Ennahda privilégie le «droit de réserve». Le MSP, de son côté, est sorti hier de sa réserve, à l'occasion de la réunion de son bureau exécutif national, présidé par Nahnah. L'occasion pour ce parti de confirmer les rumeurs de la maladie du cheikh, tout en informant sur son total rétablissement. Le communiqué, qui a fait suite à la réunion du BR, revient sur l'essentiel des grands sujets d'actualité, notamment les partielles prévues en Kabylie. En fait, l'aile islamiste obéit de plus en plus à la théorie des vases communicants du fait du phénomène de «transfuges». Elle se débat encore dans les méandres de l'organisation interne. La récente déconfiture du MSP en est la preuve la plus éloquente. Ses offensives sur la scène politique sont encore peu convaincantes. Au moment donc où le gouvernement enchaîne les propositions de loi, les partis politiques donnent leur langue au chat. Serait-ce l'ébranlement des convictions partisanes? Quoi qu'il en soit, cette activité sporadique des partis contraste avec la verve à laquelle ils nous ont habitués lors des shows électoraux.