«Le parti d'Aït Ahmed ne se laisse pas faire», avoue un militant fort favorable à l'évolution de la situation interne. Les énervements, les mécontentements n'ont pas été sans conséquences sur certains militants de partis politiques. Les derniers remous qu'ont connus les dépôts des listes au sein des formations politiques se sont traduits par des mesures conservatoires prises par les directions nationales. C'est le cas, notamment au sein du parti d'Aït Ahmed au niveau de Béjaïa. la direction du plus vieux parti d'opposition ne badine pas avec les principes. Face au tollé soulevé par les protestataires évincés des listes des candidats, pour certains le parti vient de prendre des mesures qui s'apparentent à un assainissement qui ne dit pas son nom. Près de 80 militants contestataires sont purement et simplement suspendus, accusés d'obstruction au fonctionnement interne du parti. Pis encore, les militants concernés sont montrés d'un doigt accusateur au motif de vouloir nuire à l'image du parti au niveau local. Depuis hier, leurs activités sont gelées. «Le parti d'Aït Ahmed ne se laisse pas faire», avoue un militant fort favorable à l'évolution de la situation interne même s'il émet quelques craintes quant au score que réalisera sa formation lors du scrutin du 29 novembre. Toujours est-il que la discipline interne est soutenue un peu partout par la base militante qui dénonce, au demeurant, «le carriérisme de certains». C'est là un exemple parfait pour l'avenir, soutiennent encore les militants qui veulent surtout voir élire des responsables en mesure d'honorer le parti et plus particulièrement de prendre en charge les préoccupations des citoyens. A Béjaïa, le FFS a gouverné par deux fois de suite et les résultats ne sont pas aussi honorables qu'on peut le penser, soulignent les partisans de la mesure de suspension voulue par la direction nationale. Les candidats militants figurant sur la liste de la commune de Béjaïa pour les locales du 29 novembre se doivent, a en croire les sources internes au parti, retirer leurs dossiers de candidatures. Ils seront remplacés par d'autres. Le comportement des mécontents est jugé gravissime et par voie de conséquence intolérable. Encore une fois, le parti d'Aït Ahmed se trouve dans une mauvaise posture pour affronter l'échéance du 29 novembre prochain. Un rendez-vous jugé capital car pouvant remettre sur selle le FFS, jadis première force politique en Kabylie. Le pouvoir local est important aux yeux d'Aït Ahmed et de la majorité de ses cadres et militants. C'est pourquoi les mesures ne peuvent pas être contestées même si quelque part les personnes visées ne manqueront pas de réagir. Etouffer dans l'oeuf toute contestation est la nouvelle stratégie du FFS. Une stratégie qui aurait touché même des militants de Tazmalt à en croire les mêmes sources. Les élections locales du 29 novembre prochain n'ont pas fini de livrer tous leurs secrets. La course effrénée pour le poste du «tête de liste» est en soi un indice qui dénote, si besoin est, toute la gourmandise qui anime les postulants.