Annoncée pour le début de cette année, la chaîne amazighe ne sera finalement, selon le directeur général de l'ENTV, opérationnelle qu'à partir de mars 2006. Pour une question de financement, cette chaîne a donc subi un retard conséquent de plusieurs mois, alors que « physiquement » elle se tenait prête pour entamer l'aventure. En effet, en matière d'équipement et de moyens humains, tout est en place, nous dit-on. Les bureaux, le matériel technique, le personnel rédactionnel et d'animation sont disponibles et n'attendent que le feu vert des autorités pour démarrer. De plus, on nous précise que des programmes sont déjà en chantier pour alimenter le frigo de cette chaîne qui aura une double vocation : généraliste et de divertissement. A ce propos, des projets en partenariat avec des boîtes de production privées, locales et installées à l'étranger, auraient été lancés. C'est ainsi que des émissions de variétés, sportives, culturelles et sociales sont prévues pour remplir une grille qui doit, en principe, reposer sur six heures d'émissions quotidiennes pour ses débuts.Théoriquement, cette chaîne porte le nom de « Télévision amazighe nationale » (TAN), mais on ne sait si d'ici là elle sera appelée à changer d'appellation. Ce qui était retenu aussi, au moment de sa création, ce sont les cinq bulletins d'information dans la langue berbère qui ne se limite pas au kabyle, à savoir le targui, le chaoui, le chenoui, le mozabite et le kabyle. Ce sont des dialectes qui sont parlés dans notre pays et qui font la richesse de la langue berbère. C'est l'ancien directeur de la Chaîne II, Saïd Lamrani, qui dirigera cette nouvelle télévision dont la mission sera de combler un vide en matière de communication en direction des populations qui pratiquent la langue berbère dans toute sa diversité. Ce besoin se fait d'ailleurs de plus en plus sentir. Toutefois, devant la montée des chaînes qui occupent cet espace, comme BRTV et Beur TV, qui ont pourtant des statuts de droit français et remportent un certain succès auprès des téléspectateurs algériens, il est facile d'imaginer l'objectif recherché par le pouvoir pour contrecarrer quelque peu la portée de ces télés concurrentes. Pour cela, il faudrait évidemment des produits de qualité et un professionnalisme à toute épreuve. TAN sera-t-elle à la hauteur ? L'avenir nous le dira. Pour l'heure, la chaîne est en préparation. Plutôt dans l'expectative. Elle pense à ses « réserves » en s'attelant à traduire près de 1500 productions de l'ENTV. Souhaitons-lui la bienvenue, avec cet espoir qu'elle ne tombe pas dans les travers d'une télé « caporalisée » qui à force de se voir soumise, finira par perdre toute sa crédibilité.