Il n'y a pas de paix entre Palestiniens et Israéliens. Du moins, pas dans les conditions actuelles, marquées par la reprise des colonies en Cisjordanie juste après l'expiration du moratoire de six mois. Un moratoire que le gouvernement de Netanyahu refuse de prolonger, en dépit des pressions américaines et européennes. L'obstination de la droite israélienne à poursuivre sa colonisation en Cisjordanie, où il ne reste que peu de terres pour les Palestiniens, est un signe avant- coureur de l'échec prématuré des négociations entre les deux parties. Certes, Mahmoud Abbas, fragilisé sur le plan interne, n'existe que par ces négociations sur lesquelles l'Administration américaine misait beaucoup. Mais les espoirs de paix s'effilochent sous l'entêtement israélien à reprendre la colonisation. Incapable de décider seul, le président de l'Autorité palestinienne confie l'avenir des négociations à la Ligue arabe, laquelle trancherait sur la question lors d'une réunion le 8 octobre à Syrte, en Libye. Dans une conférence de presse, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Benhalli, a précisé que la réunion sera consacrée à l'écoute du président de l'Autorité palestinienne sur les derniers développements concernant les efforts américains visant à sauver les négociations directes entre Palestiniens et Israéliens, insistant sur l'importance de la réunion du comité consacrée à l'évaluation de la situation et à la prise d'une position adéquate. La réunion du comité de suivi, prévue initialement le 4 octobre a été ajournée au 6 octobre pour permettre au président Abbas d'y prendre part pour informer la Ligue arabe des développements relatifs aux efforts américains en faveur des négociations directes. Le comité de suivi de l'Initiative arabe de paix comprend le Qatar l'Algérie, la Palestine, l'Egypte, l'Arabie Saoudite, le Bahreïn, la Jordanie, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, le Yémen, la Syrie et le secrétaire général de la Ligue. Hésitant, Mahmoud Abbas semble acculé par son propre compte. Dénoncées par le Hamas qui contrôle toujours la bande de Ghaza, les négociations ne sont plus du goût de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ni du parti Fatah. A l'issue d'une réunion du comité exécutif de l'OLP et de hauts dirigeants du parti Fatah à Ramallah, en Cisjordanie occupée, Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a affirmé que les Palestiniens «ne négocieront pas tant que la colonisation continuera». La réunion du comité exécutif de l'OLP, organisation dirigée par le président Abbas et qui comprend la plupart des factions palestiniennes, vise à formuler la position palestinienne sur le processus de paix en cours avant la réunion de la Ligue arabe. L'OLP et Fatah ont, en effet, appelé Abbas à suspendre les négociations jusqu'au gel total de la colonisation. L'Autorité palestinienne insiste sur la nécessité de voir ces négociations aboutir à la création d'un Etat palestinien indépendant et sur l'arrêt total de la colonisation israélienne dans tous les territoires occupés. Cette demande de créer un Etat palestinien demeure non admise essentiellement par la droite israélienne au pouvoir.