Incertitudes n Alors que Abbas réclame un gel des constructions, demande appuyée par Washington, Netanyahu appelle le chef palestinien à poursuivre les négociations de paix. Mahmoud Abbas a répété que les négociations de paix seraient «une perte de temps», si Israël ne maintenait pas son moratoire sur la colonisation. Il a de nouveau demandé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de «prendre la décision de geler la colonisation» afin de permettre de continuer les négociations de paix, a déclaré son porte-parole. «Abou Mazen veut continuer les négociations mais Netanyahu doit prendre la décision de geler la colonisation afin de créer une atmosphère favorable à la poursuite du processus de paix et à la réussite des discussions», a affirmé hier dimanche Nabil Abou Roudeina. «Nous demandons à Netanyahu de ne pas gâcher cette occasion parce qu'il ne s'agit pas seulement du sort des Israéliens et des Palestiniens mais d'une paix exhaustive pour toute la région», a ajouté Abou Roudeina. Dans un communiqué, Netanyahu avait auparavant exhorté le président palestinien à «continuer à mener les pourparlers bons et honnêtes que nous venons de lancer pour tenter de parvenir à un accord de paix historique entre nos deux peuples», a-t-il dit. Ce communiqué n'a fait aucune mention à l'expiration du moratoire de dix mois sur la colonisation, décrété le 25 novembre dernier, mais le chef du gouvernement israélien avait déjà exclu de le prolonger comme le réclamaient le président américain Barack Obama et la communauté internationale.Israël, qui s'est dit disposé à un «compromis agréé par toutes les parties», a signifié que le gel des nouvelles constructions dans les colonies ne serait pas reconduit tel quel. Dans le cadre de contacts diplomatiques «intensifs», Netanyahu s'est entretenu ces dernières heures avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et des membres de l'administration américaine, selon le communiqué. Les chantiers devaient redémarrer dans les implantations juives de Cisjordanie occupée à l'expiration du moratoire hier, dimanche, à minuit, tandis que les efforts diplomatiques se poursuivaient pour tenter de sauver les négociations de paix. L'administration américaine, en particulier, n'a pas relâché sa pression pour empêcher l'effondrement prématuré des pourparlers israélo-palestiniens, moins d'un mois après leur lancement à Washington. A l'issue du moratoire, elle a réitéré sa demandé à Israël de maintenir le gel de la construction, soulignant que la position américaine à ce sujet n'a «pas changé». «Nous restons en contact étroit avec les deux parties et nous allons les rencontrer à nouveau dans les prochains jours», a précisé le porte-parole du département d'Etat. «Nous restons concentrés sur l'objectif de faire progresser les négociations vers une solution à deux Etats et nous encourageons les parties à faire des gestes constructifs dans ce sens», a-t-il ajouté. Reprise des constructions en Cisjordanie La construction a recommencé ce lundi matin dans des colonies de Cisjordanie occupée à une échelle limitée, juste après l'expiration du moratoire sur la colonisation. Des bulldozers s'activaient notamment dans l'implantation d'Adam dans le nord de la Cisjordanie, où une trentaine de logements doivent être construits, selon la radio publique israélienne. Les constructions doivent reprendre en outre dans au moins huit autres implantations, selon la deuxième chaîne de télévision israélienne. La fin du moratoire autorise toute personne ou toute institution à construire dans une implantation, si elles ont obtenu un permis il y a dix mois. Par ailleurs, les municipalités des colonies sont à nouveau autorisées à délivrer des permis de construire sur les terrains des implantations, à partir du moment où les plans d'urbanisation ont été approuvés par le ministère de la Défense, en charge de la Cisjordanie occupée. La reprise des constructions concerne à ce stade essentiellement des colonies isolées où plusieurs centaines de logements devraient être construits dans les prochains mois, le rythme dépendant de l'offre et de la demande.