Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait adopter le 25 novembre 2009 ce moratoire d'une durée de dix mois, nécessaire selon Washington à la relance du dialogue. Le moratoire sur la colonisation israélienne en Cisjordanie, dont l'expiration aujourd'hui pèse sur les négociations de paix avec les Palestiniens, est un gel partiel décrété par le gouvernement israélien sous pression américaine pour favoriser la reprise du dialogue. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a fait adopter le 25 novembre 2009 ce moratoire d'une durée de dix mois, sur l'insistance de Washington qui le considérait comme nécessaire à une relance des pourparlers de paix, finalement intervenue le 2 septembre 2010 à Washington. La date exacte de son expiration a donné lieu à quelques flottements, les responsables politiques israéliens et les organisations de colons retenant le 26 septembre, alors que l'armée israélienne se réfère à l'ordre militaire 1653, publié le 26 novembre 2009, qui fixe l'échéance du 30 septembre. Les territoires occupés relèvent de l'armée et c'est le ministère de la Défense qui donne en dernier ressort son feu vert aux mises en chantier. Le moratoire porte sur les implantations de Cisjordanie, où habitent quelque 300.000 colons israéliens mais pas sur les milliers de chantiers déjà engagés auparavant ni la construction des bâtiments publics, comme les écoles et les synagogues. Surtout, il ne concerne pas Jérusalem-Est, considéré comme un territoire occupé par la communauté internationale qui n'a jamais reconnu son annexion par Israël en juin 1967, et où vivent quelque 200.000 Israéliens, en grande majorité dans des quartiers de colonisation. En juin, le mouvement israélien anticolonisation La Paix Maintenant avait indiqué dans un rapport que le moratoire n'aurait eu aucun effet réel s'il s'arrêtait comme prévu au bout de 10 mois, en raison des nombreuses constructions lancées par les colons en prévision de cette décision. Les statistiques officielles montrent une hausse de 33% des mises en chantier dans les colonies au quatrième trimestre 2009 par rapport au troisième trimestre (de 447 à 593), selon ce rapport. Au moins 2000 logements peuvent être construits dans les colonies dès l'expiration du moratoire sans autre approbation du gouvernement, selon des sources gouvernementales, voire 13.000 selon La Paix Maintenant. L'Autorité palestinienne, qui avait jugé le moratoire insuffisant, en exige à présent la prolongation pour poursuivre les négociations. Mais M.Netanyahu a exclu de maintenir le gel partiel au-delà de la date prévue, malgré les pressions internationales. Il a évoqué récemment un moyen terme. «Israël ne poursuivra pas le gel, mais ne construira pas non plus les dizaines de milliers de logements planifiés», a-t-il dit.