Dans une scène filmée par les caméras de la télévision et diffusée en ouverture du JT de 20h, Djamel Ould Abbès a eu une altercation verbale avec la directrice de l'établissement. Les échanges vifs entre eux ont eu lieu au moment où le ministre demandait à la directrice de lui présenter l'établissement et ses services La solidarité avec la directrice de l'établissement hospitalier de Bab El Oued, Mme Tayati, sanctionnée suite à un échange vif avec le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, s'organise. Le personnel de l'EPSP de Bab El Oued vient de signer une motion de soutien à leur collègue. Un désaveu pour Djamel Ould Abbès. «Nous, personnel de l'EPSP de Bab El Oued, tous corps confondus, soutenons l'actuelle directrice de l'établissement pour qu'elle continue le bon travail qu'elle a entamé avec son staff ainsi que la stabilité qu'elle a instaurée. Aussi, nous demandons à notre tutelle de bien vouloir protéger notre ordonnatrice des perturbateurs connus de tous, lesquels essaient désespérément de déstabiliser le bon fonctionnement de notre établissement», affirment-ils dans leur lettre signée par près de 80 personnes et rendue publique hier.Les auteurs de cette missive adressée au département de Djamel Ould Abbès louent les efforts consentis par Mme Tayati pour garantir la stabilité de l'EPSP de Bab El Oued. «Jamais un staff administratif de ceux qui se sont relayés à la tête de notre établissement n'a été aussi intransigeant, strict et vigilant sur les droits des travailleurs, à savoir rappel, avancement, etc. A cet effet, Monsieur le ministre, nous venons par cette motion signée par l'ensemble des praticiens vous réitérer le soutien de notre directrice pour son maintien à son poste pour un résultat certainement meilleur qu'aujourd'hui», ajoutent-ils. Pour rappel, l'affaire Djamel Ould Abbès-Mme Tayati remonte au 23 septembre dernier. Le ministre de la Santé, accompagné par une équipe de l'ENTV, s'est rendu dans le cadre d'une visite «inopinée», dans cet établissement. Dans une scène filmée par les caméras de la télévision et diffusée en ouverture du JT de 20h, Djamel Ould Abbès a eu une altercation verbale avec la directrice de l'établissement. Les échanges vifs entre eux ont eu lieu au moment où le ministre demandait à la directrice de lui présenter l'établissement et ses services. Première porte : le bureau du médecin-chef. Ce dernier était absent. La directrice explique qu'«il est en congé maladie». «Vous avez signalé ça au ministre ?… Au ministère, pas au ministre», rétorque Djamel Ould Abbès. «Je n'ai pas à signaler ça au ministère», répond son interlocutrice sur un ton ordinaire. Visiblement pas satisfait par la réponse, le ministre trouve un alibi pour la renvoyer dans son bureau. Il lui demande, à trois reprises, de baisser le ton en agitant sa main devant son visage. Fin de la scène. La sanction tombe au début de la semaine en cours. Mme Tayati est limogée et mutée à la clinique des Orangers (Alger) où elle a exercé déjà comme sous-directrice. Mais chez les responsables du ministère, il ne s'agit pas d'une sanction. «Il s'agit d'un processus qui a débuté en avril dernier. Plusieurs responsables de CHU ont été d'ailleurs mutés à l'époque vers d'autres établissements. Pour preuve, le directeur du CHU Mustapha Bacha s'est retrouvé à Sidi Bel Abbès, celui de Douéra au CHU de Bab El Oued. Et maintenant, c'est au tour des EPSP de connaître leur mouvement de rotation. Il ne s'agit donc nullement d'une sanction en relation avec cette scène télévisée», estime Slim Belkacem, chargé de communication du ministère de la santé dans une récente déclaration à El Watan.