C'est au siège du commissariat de l'Année de l'Algérie en France qu'a eu lieu le démarrage du film de Saïd Ould Khelifa... En effet, devant un parterre dense d'hommes politiques et surtout du monde artistique et culturel, metteurs en scène, comédiens, chanteurs, écrivains...qu'a eu lieu avant-hier à la villa Pouillon, Dar Raïs Hamidou, sur les hauteurs d'Alger le premier tour de manivelle du film de Saïd Ould Khelifa, Mehdi d'Alger. Une cérémonie à la hauteur de l'événement rehaussée par la présence du directeur général de la télévision algérienne, M.Hamraoui Habib Chawki. Un démarrage en trombe. «Silence, on va tourner, on ferme les portables, pas de flash, SVP...», sont là les quelques consignes récurrentes de n'importe quel réalisateur chevronné au moment du tournage d'une séquence. Caméra à l'épaule, les techniciens s'affairent scrupuleusement à mettre la prise correctement en boîte. Tout autour, pas âme qui parle dans l'assistance. La scène se passe en plein air. Quoique banale, elle est néanmoins fortement symbolique, décisive. L'acteur principal du film Mehdi est assis sur un banc au milieu de la verdure, nous tournant le dos. Il regarde au loin, scrute l'horizon. Le passage du noir à l'espoir. L'optimisme enfin...Coécrit par Saïd Ould Khelifa et Lou Inglebert, ce film est une adaptation du premier roman en langue française de Amin Zaoui, Sommeil du Mimosa sorti en 1997 aux éditions Serpent à plumes (Paris). Dans la distribution des rôles, on trouve la grande Dalila Halilou, Rachid Farès, Rym Takoucht, Miloud Khetib, le chanteur Djamel Allam, Djamila Bachène, Ariane Ascaride, Sonia Koudil et Karim Bouaïche. L'image ou la photo est assurée par Markonickx. Produit par Tahar Harhoura (directeur de la production), le film Mehdi d'Alger, est une coproduction algéro-française ayant comme partenaires la télévision algérienne (Entv), CIM Audiovisuel et AGAT films. Ce film a, par ailleurs, bénéficié du soutien du ministère de la Culture et de la Communication, d'un apport du commissariat général de l'Année de l'Algérie en France (Algérie) ainsi que du Centre national du cinéma (CNC) et de TV5 (France). «Cette aventure cinématographique existe grâce au précieux concours de l'Association Lumière des techniciens algériens qui ont « sauvé » de la destruction le matériel technique et qui, avec le concours de leurs homologues européens, rendent ce film possible», nous prévient-on. A propos du film ou du roman, Amine Zaouia confie: «Il est basé sur ces trois idées principales: l'amour, la mort et l'humour. Ce film traite de la dernière décennie algérienne avec tout l'espoir de sortir de l'enclos, de l'enfermement et de la souffrance. Il y a dedans l'image d'une ville méditerranéenne qui peut être Alger entre autres. J'ai fait ce roman en hommage à la mémoire de quelques intellectuels assassinés. Le roman qui prend peu à peu la dimension de l'histoire de l'amertume en général, tend en même temps vers l'optimisme puisque vers la fin, le personnage central sort de son enfermement vers la vie. En y croyant justement, notamment grâce à l'amour». Journaliste d'abord, critique de cinéma ensuite, Saïd Ould Khelifa est aussi écrivain, metteur en scène de théâtre et de cinéma. En 1991, il réalise Ombre blanche, le dernier film de Rouiched et Momo. «Un film qu'on n'a pratiquement jamais vu à la télé», dit-il. Au théâtre, il a monté notamment Les généreux de Abdelkader Alloula où il a eu à diriger Ziani Chérif Ayad et Benguettaf. Saïd ould khelifa est un homme de culture au sens complet du terme. Lorsqu'on lui demande ce que le mot cinéma évoque pour lui, il répond, sans hésitation: le rêve!