Actuellement, ce site anarchique dispose d'un appendice constitué de quelques dizaines de baraques situées du côté haut de la cité et donnant directement sur la future station du Métro d'Alger. A la réception prochaine du Métro d'Alger, le bidonville, connu sous le nom du domaine Ben Boulaïd, dans la commune d'El Magharia, fera l'effet d'une vraie tache d'huile. Et pour cause, rien ne sépare cette cité anarchique de la station du métro de Haï El Badr qu'une clôture de quelques mètres. En tout, ce sont 127 baraques de fortune qui côtoient ce projet devant donner à la capitale un nouveau visage beau et moderne. Au début des travaux de ce projet du siècle, reliant Haï El Badr à la commune d'El Harrach, 20 familles ont été relogées après la démolition de leurs gourbis, situés au sein même du périmètre du chantier. Quant aux baraques se trouvant au dehors de la zone des travaux, les autorités publiques n'ont pas jugé utile de procéder à leur éradication, au moins dans l'immédiat. Ce qui n'a pas manqué de susciter l'indignation des résidants, notamment des premières familles ayant occupé les lieux en 1994. Ce site anarchique ne nuit pas uniquement à cette station, l'une des plus importantes du Métro d'Alger, mais entache également la nouvelle agglomération urbaine en constructions, des cités implantées sur les lieux ainsi que l'ouvrage d'art routier en plein chantier et dont les travaux sont en voie d'achèvement. Indépendamment des doléances des habitants qui réclament leur relogement, cette cité anarchique ne cesse de prendre de l'ampleur à cause de l'arrivée de nouvelles familles c'est du moins ce qu'affirment les premiers habitants du domaine Ben Boulaïd. «Durant les deux dernières années, de nouvelles baraques ont été construites et de nouveaux habitants sont venus» raconte un résidant, originaire de la commune. Actuellement, ce site anarchique dispose d'un appendice constitué de quelques dizaines de baraques situées du côté haut de la cité et donnant directement sur la future station du Métro d'Alger. Le retard dans l'éradication de ce point noir et les nouveaux mariages contractés par les habitants ont fait que le nombre de bidonvilles risque de doubler à moyen terme. Les résidants, a-t-on constaté, s'impatientent pourquitter leurs gourbis «devenus invivables et insupportables». Ils disent être désespérés après tant de recensements effectués et de promesses faites par les autorités locales. La raison principale de leur insistance est le risque de glissement de terrain qui menace leur foyer.«La cité a été réalisée sur un terrain accidenté et les glissements de terrain s'aggravent d'une année à une autre, notamment en hiver», se plaint un citoyen. «Cette année encore, on va passer des nuits, la peur au ventre, à chaque goutte de pluie», se désole notre interlocuteur. Les habitants affirment que toutes les baraques ont été dotées de compteurs électriques. Mais l'eau continue de poser problème suite au refus de la Seaal d'effectuer les branchements. «Toute la cité a été raccordée à un compteur collectif, la facture est réglée par les services de la commune», indiquent-ils. Toutefois, la préoccupation principale des citoyens est la sécurité de leurs enfants. Selon eux, les élèves doivent traverser plusieurs routes et parcourir une distance relativement longue, pour atteindre leur établissement scolaire. «Nous sommes tout le temps inquiets», s'est plaint un père de famille.